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mardi 27 janvier 2009

Bolivie : « Ici et aujourd’hui finit l’état colonial » N°386 - 2eme année

C’est par cette formule toute gaullienne que le Président bolivien, Evo Morales, a annoncé la victoire de son référendum constitutionnel qui vise à établir une nation républicaine multiethnique et multiculturelle.
Le texte donne une place prépondérante aux communautés indigènes aymara et quetchua (environ 70 % de la population), renforce le contrôle de l’Etat sur les richesses naturelles, notamment les ressources en gaz et la taille des propriétés agricoles sera limitée à 5 000 hectares. Précisons que cette dernière disposition n’est pas rétroactive.
Sur le plan religieux, la nouvelle constitution entérinera la «séparation» avec l’Eglise catholique en devenant «indépendante» des religions.
Si toutes les provinces sécessionnistes ont voté majoritairement « Non », il n’empêche que l’ensemble de la population (60%) a dit un « oui » franc, massif.
L’Amérique latine est en plein bouleversement. Des leaders aussi différents :
Fernando Lugo (Paraguay) d’Hugo Chavez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil) secouent à leur manière l’histoire générale du continent pour s’affranchir définitivement de toutes les pesanteurs léguées par les anciens empires coloniaux et de la redoutable surveillance par l’Oncle Sam.
Le coup de tonnerre engendré par le référendum bolivien aurait dû se faire entendre jusqu’en Europe mais l’information est passée presque sous silence. L’accent a été mis sur les risques d’un coup d’état militaire financé par la CIA et Ruben Costas, le meneur le plus hostile au Président Morales parmi les préfets sécessionnistes. On oublie que tous les chefs d’Etat de l’Amérique Latine ont garanti l’intégrité des frontières et ont rappelé que rien ne devait entacher les processus démocratiques. Avis aux perturbateurs !
Evo Morales, dictateur ? Et pourquoi le serait-il ? Le deviendrait-il parce qu’il supprimerait d’un coup de plume toute ségrégation entre les blancs, les Amérindiens et les métisses ? Le but d’Evo Morales n’est pas substituer une inégalité par une autre mais de prouver que les Boliviens sont capables de garder leur unité en abolissant un apartheid, c’est tout !
Les provinces sécessionnistes disposent, il est vrai des richesses naturelles boliviennes et elles comptent bien négocier avec Evo Morales pour que la nouvelle constitution ne s’applique pas. Mais cette posture ne peut pas durer à moins de tenter un coup de force qui s’il était tenté, débuterait une guerre civile. Où serait le gain ? Les préfets élus de ces provinces obéissent aux « blancs » boliviens alors que leur temps est révolu. Qu’ils regardent tous les évènements d’Amérique Latine et qu’ils pensent surtout au nouveau président nord-américain, Barack Obama : croient-ils qu’il approuverait un putsch contre un homme qui défend des idées bien proches des siennes ?


Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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Carte :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bolivia_secession.png

Sources :

http://amlatineterecuerdo.blogspot.com/2009/01/et-encoe-une-branlee-signee-evo-morales.html

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