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mardi 17 février 2015

Classe politique macronisée N°3052 9e année

L’élan du 11 janvier a pris des allures de tornade politique à l’assemblée nationale lors du vote du projet de loi Macron. Faute d’avoir l’assurance d’une majorité, le Premier ministre a pris la décision, après l’aval du Président de la République, d’user du 49-3 … En riposte, l’UMP et l’UDI ont décidé la rédaction d’une motion de censure, le FN et le Front de gauche choisissant de s’y joindre…C’est l’association de la carpe et du lapin ! Cela étant, le gouvernement ne tombera pas et la loi Macron se fera mais en laissant une classe politique macronisée, fumante, déchirée et plus encore écœurante pour l’opinion publique. L’on nous assure que la loi Macron aurait l’approbation d’une majorité de Français, cette majorité-là aurait donc lu les 244 pages de ce projet et détaillé les 106 articles ? Habilement l’exécutif a mis en avant la fameuse extension de l’ouverture dominicale de 5 fois l’an à 12. Elle est peu de chose mais pour des Français interpellés qui ne répondent donc qu’à cette innovation, la tentation est d’y opiner. A la vérité la future loi Macron est d’abord le fait de Bruxelles qui rédige ou inspire plus de 80% du travail législatif français. Son objectif est de libéraliser davantage les secteurs économiques, de lever les blocages des corporations, de flexibiliser au maximum le temps de travail...etc : on est dans l’action du libéralisme financier. A Paris comme à Athènes, le ton est le même : appliquez ce que l’on vous intime : Paris s’incline, Athènes regimbe….
Les médias accordent toute la place aux joutes parlementaires pendant lesquelles on voit l’UMP dont une partie ne montrait pas d’hostilité pour la loi Macron devenir l’adversaire quand le parti socialiste soupire en apprenant le recours au 49-3 tant sont craints les « frondeurs ». Les Verts hurleurs ravalent leur bile sachant bien que leurs sièges sont tout à fait éjectables. A y regarder de près, rien ne tient : une majorité bandée de toute part, une opposition hétéroclite allant de l’extrême gauche à l’extrême droite…Le front républicain ou l’élan du 11 janvier n’est plus qu’un souvenir. Manuel Valls grimpant aux rideaux avec l’affaire de son « influence juive » par épouse interposée, se défigure en pleine assemblée pour n’être plus qu’un teigneux du bourg. François Hollande en sourit : tout Chef de l’Etat ne se rassure-t-il pas quand il assiste au déglinguage de son Premier ministre forcément rival ? Macron et Valls sont dynamités mais maintenus en fonction, ce sera leur supplice commun….

 

Jean Vinatier
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