L’élan
du 11 janvier a pris des allures de tornade politique à l’assemblée nationale
lors du vote du projet de loi Macron. Faute d’avoir l’assurance d’une majorité,
le Premier ministre a pris la décision, après l’aval du Président de la
République, d’user du 49-3 … En riposte, l’UMP et l’UDI ont décidé la rédaction
d’une motion de censure, le FN et le Front de gauche choisissant de s’y
joindre…C’est l’association de la carpe et du lapin ! Cela étant, le
gouvernement ne tombera pas et la loi Macron se fera mais en laissant une
classe politique macronisée, fumante, déchirée et plus encore écœurante pour l’opinion
publique. L’on nous assure que la loi Macron aurait l’approbation d’une
majorité de Français, cette majorité-là aurait donc lu les 244 pages de ce
projet et détaillé les 106 articles ? Habilement l’exécutif a mis en avant
la fameuse extension de l’ouverture dominicale de 5 fois l’an à 12. Elle est
peu de chose mais pour des Français interpellés qui ne répondent donc qu’à
cette innovation, la tentation est d’y opiner. A la vérité la future loi Macron
est d’abord le fait de Bruxelles qui rédige ou inspire plus de 80% du travail
législatif français. Son objectif est de libéraliser davantage les secteurs
économiques, de lever les blocages des corporations, de flexibiliser au maximum le temps de travail...etc : on est dans l’action
du libéralisme financier. A Paris comme à Athènes, le ton est le même :
appliquez ce que l’on vous intime : Paris s’incline, Athènes regimbe….
Les
médias accordent toute la place aux joutes parlementaires pendant lesquelles on
voit l’UMP dont une partie ne montrait pas d’hostilité pour la loi Macron
devenir l’adversaire quand le parti socialiste soupire en apprenant le recours
au 49-3 tant sont craints les « frondeurs ». Les Verts hurleurs
ravalent leur bile sachant bien que leurs sièges sont tout à fait éjectables. A
y regarder de près, rien ne tient : une majorité bandée de toute part, une
opposition hétéroclite allant de l’extrême gauche à l’extrême droite…Le front
républicain ou l’élan du 11 janvier n’est plus qu’un souvenir. Manuel Valls
grimpant aux rideaux avec l’affaire de son « influence juive » par
épouse interposée, se défigure en pleine assemblée pour n’être plus qu’un teigneux
du bourg. François Hollande en sourit : tout Chef de l’Etat ne se rassure-t-il
pas quand il assiste au déglinguage de son Premier ministre forcément rival ?
Macron et Valls sont dynamités mais maintenus en fonction, ce sera leur
supplice commun….
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2015
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