« « Stupeur
au G20 », résumait Saxo Banque lundi 20 mars. « Stupeur hier à Baden Baden au cours de la réunion du G20. En effet,
les banquiers centraux et les ministres des finances se réunissaient en
Allemagne ce weekend pour discuter du commerce mondial. Les Etats-Unis ont
refusé de signer l’accord de lutte contre le protectionnisme comme effectué
traditionnellement. Steven Mnuchin, Secrétaire américain au Trésor, a même
déclaré que les Etats-Unis pourraient renégocier les accords de l’OMC.
L’absence d’accord et les futures décisions de l’administration Trump
pourraient ainsi avoir un impact non négligeable pour les pays exportateurs
comme l’Allemagne ».
Faut-il parler de stupeur ? Donald Trump affirme depuis des mois à l’encan
qu’il ne veut plus des règles du commerce international ‘globaliste',
destructrices d’emplois américains. Qu’il préfère les accords bilatéraux, qu’il
veut « équilibrés », « équitables », jusqu’à contester les accords de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont, dit-il la Chine est le
principal bénéficiaire, à son détriment. Il l’avait de surcroît rappelé à
Angela Merkel lors de sa toute première visite à la Maison Blanche à la veille
de la réunion du G20 pour plaider la cause du libre-échange : la balance des
échanges entre l’Allemagne et les Etats-Unis pèse en la faveur de Berlin de 68
milliards de dollars (voir l’infographie) et cela est « très, très injuste ».
Le Secrétaire d’Etat au Trésor, ancien de chez Goldman Sachs, n’a pas apporté,
selon Bloomberg (1), plus de précisions, mais il a tenu la ligne : « Mnuchin a
fait une seule intervention – plutôt longue – durant le débat à Baden Baden, et
il a lu une déclaration préparée à l’avance, selon une personne familière du
sujet », qui a conservé anonymat. Mais il a tenu « dix-huit rencontres
bilatérales en marge de la réunion ». Malgré les efforts allemands pour tenter
de négocier quelques points avec les Etats-Unis – efforts contestés par les
autres participants (Royaume-Uni, Italie, Brésil, France et Union européenne),
il a bien fallu, dans la déclaration finale (2), abandonner la promesse
traditionnelle de « résister à toutes les formes de protectionnisme » pour un
formel engagement à une « coopération économique et financière ».
Il n’y a donc pas eu, comme le souhaitait le commissaire européen aux
Affaires économiques Pierre Moscovici, « une
affirmation positive en faveur du libre-échange pour marquer que c’est bien là
le cadre dans lequel doit s’organiser la vie de la planète » (AFP). Ce qui,
dans la presse grand public française se traduit par un constat et une question
: « ça pourrait être un gros coup de
frein sur la mondialisation. Les Etats-Unis, première puissance mondiale,
pèsent lourd (…). Est-ce que ça annonce la fin de la mondialisation et le
retour aux barrières douanières partout dans le monde ? » (3).
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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