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mercredi 13 mai 2020

Depuis 1940, l’Europe occupée : nazie, soviétique, américaine N°4916 14e année



Le coronavirus empêcha les grandes célébrations prévues pour le 75e anniversaire de la fin du second conflit mondial, tout juste entendit-on les protestations russes sur le peu d’importance accordée au sacrifice de leurs forces d’alors quand celles américaines étaient hollywoodiennes.
L’Europe connait depuis 1940 différentes types d’occupation.
Premièrement celle classique entre 1939 et 1945 de l’Allemagne occupant les pays européens vaincus. Secondement celle suite à la libération des pays occupés qui sont aussitôt placés sous la férule des deux puissances victorieuses : l’Est avalée par l’URSS jusqu’en 1989, l’Ouest, par les Etats-Unis.

L’Europe libérée puis occupée

Le partage de l’Europe en deux, Yougoslavie exceptée, s’accompagnera de la mise en place d’alliances dites volontaires d’un côté le pacte de Varsovie, de l’autre l’OTAN. La première s’est dissoute entre 1989/1991, la seconde s’est maintenue puis étendue jusqu’à la frontière russe. Aujourd’hui toute l’Europe ou presque, est sous l’égide militaire otanienne dont les manettes sont tenues par les Etats-Unis. La mort cérébrale otanienne affirmée par Emmanuel Macron était  seulement  un cri d’alarme.


L’Union européenne est un centre commercial au centre duquel trône une caisse centrale, la BCE

Depuis 1945, les Européens ont posé les jalons des coopérations qui aboutirent au traité de Rome de 1957 où les six signataires voulurent recevoir la bénédiction de Pie XII. Après ce moment romain, l’acte unique européen de 1986 annonça le marché unique puis l’Union européenne. Nous vivons aujourd’hui sur la conséquence de l’Acte unique européen, la consécration d’une Europe mercantile et financière. Aussi, ne nous étonnons pas de l’absence de considération humanitaire envers l’Italie face à la pandémie, ce n’est pas sa vocation. Par contre, dès qu’il s’agit de régler un problème budgétaire, financier, de libre concurrence, Bruxelles intervient : ainsi pour la Grèce ! Depuis le 5 mai, on suit avec attention les raidissements allemands/BCE/Bruxelles suite à l’ultimatum des juges de Karlsruhe…

Quid de l’OTAN ?

L’OTAN est-elle une alliance équilibrée, à part égale entre les pays signataires  s’assurant une coopération en cas d’agression d’un des leurs ? Les Européens acceptent aussi que le commandement reste sous la houlette des Etats-Unis, une puissance étrangère qui dispose d’une bonne quarantaine bases sur notre sol dont 26 en Allemagne, la Pologne, les Pays baltes et la Roumanie s’impatientant d’avoir toujours plus de soldats américains. Pour mémoire, le seul pays à avoir fait partir les bases américaines fut la France, en 1967 sous Charles de Gaulle…… Pour mémoire aussi, Jacques Chirac essaya d’obtenir le commandement otanien à Naples que Washington balaya.
Certains diront qu’une protection militaire ne saurait être une occupation puisqu’officiellement elle obéirait au volontariat. Rappelons que tout pays désireux d’intégrer l’Union européenne doit d’abord adhérer à l’OTAN !
D’autres affirmeront qu’au moment de la chute du mur de Berlin, l’OTAN devait se saborder. François Mitterrand, hanté par la réunification allemande, tenta de poser les jalons d’un rapprochement avec la Fédération de Russie qui n’alla pas au-delà des bons principes. Imagine-t-on un seul instant les Etats-Unis abandonnant une Europe qu’ils ne veulent surtout pas voir jouer un rôle prépondérant sauf quand cela les arrange temporairement ?
Sous couvert de volontariat, l’OTAN est bien une structure qui autorise la présence quotidienne de soldats étrangers en Europe. Par exemple, le Kosovo, abrite la plus grande base continentale, son président étant parrainé par l’ambassadeur américain !
L’Europe vit sous une occupation (et sous écoute) qui ne veut pas dire son nom, tête de pont aussi pour les industries américaines et notamment pour tout ce qui relève de l’entertainment ou le soft power (cinéma, séries télés…etc), une arme linguistique redoutable parfaitement utilisée pour édifier l’American way of life, le modèle à suivre. L’Europe subit aussi de plein fouet l’extraterritorialité du dollar : François Hollande ne soutint pas les banques françaises dont la BNP, contraintes de payer plus de 9 milliards !
Cette alliance militaire conjuguée à une Union européenne qui ne veut pas du tout entendre parler d’Europe fédérale (sauf pendant les campagnes électorales pour attirer le chaland) ou de tout ce qui pourrait conduire à l’établissement d’une souveraineté, donc d’un Etat, illustre l’enserrement dans lequel nous sommes. Le Tibet, autrefois une puissance militaire avant de devenir une théocratie délégua sa sécurité armée aux Mongols : on sait ce qu’il en advint !

Les Etats européens n’ont plus la maitrise, ni du fusil (OTAN), ni de la monnaie (BCE), ni de la souveraineté (l’Union européenne)

Entre 1914 et 2020, l’Europe s’est consumée. Sans doute, au sortir de la Seconde guerre mondiale, certains avocats de l’Europe voulurent-ils autre chose que le seul espace marchand. Mais l’Europe détruite, ses empires coloniaux terminés, sa culpabilité aussi dans le déclenchement des deux conflits, ont réuni tous les ingrédients pour que la seule voie qui s’afficherait soit celle de l’occupation et de nous faire croire que la seule économie suffirait à nous garder un rôle décisif dans le monde. A voir les Etats-Unis et la Chine ainsi que la montée en puissance d’autres nations-monde, aux identités marquées et entretenues (Voir le nombre de séries patriotiques en Chine, en Inde, en Turquie…etc (en Allemagne aussi)), l’Union européenne (BCE incluse) quoique sous le manteau otanien risque dans le meilleur des cas de terminer étouffée, dans le pire des cas d’imploser en de multiples entités…


Jean Vinatier
Seriatim 2020

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