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vendredi 29 mai 2020

Macron perd ses ailes mais garde le centre N°4935 14e année

Un jour ce sont des députés LREM qui partent vers la gauche, un autre jour, d’autres rejoignent Agir ensemble à droite (avec l’accord d’Edouard Philippe) ôtant au parti présidentiel la majorité absolue à la Chambre. Silence radio élyséen.
Le second tour des municipales le 28 juin n’assurera aucune ville métropolitaine à LREM, désastre complet, à Lyon le lâchage de Gérard Collomb  au profit des Républicains, à Paris surtout où le retour hors sol d’Agnès Buzyn et le ralliement probable de Villani à la maire sortante s’achèveront en fiasco unique dans les annales politiques françaises. Silence radio élyséen.
On se souvient de cette remarque militaire que je reproduis de mémoire, ma gauche défaille, ma droite est enfoncée, j’attaque. Et bien la présidence d’Emmanuel Macron est dans ce cas de figure. Outre ses ailes rognées, une impopularité immense, il passe à l’offensive. Il a raison, tant qu’on n’est pas entre quatre planches, il faut rester en selle. Son salut, c’est l’Europe et plus particulièrement Angela Merkel. Il sait bien que la présidence allemande renforcera ce pays au sein de l’Union européenne qui en en deviendra la force impériale, couronnement de tant d’années d’un travail berlinois patient presque laborieux. Son atout intérieur tient dans la stabilité de son corps électoral non pas tant fasciné par Bruxelles et l’euro que par l’absence d’un projet européen alternatif qu’aucun des adversaires politiques n’entreprend : Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, silence radio.
Ce corps électoral de soutien à Emmanuel Macron est minoritaire mais suffisant pour emporter une présidentielle. Les divisions au sein des opposants et le retrait des malcontents français sur l’Aventin font qu’avec 22% des suffrages exprimés, le palais est à vous. A la différence de la Rome antique où le Sénat s’inquiétait (pas toujours)  de l’indifférence de la plèbe et fit, par intermittence, pour son retour, il s’agit, aujourd’hui, de ne pas faire revenir le peuple. La démocratie sans le peuple !
Les élites (LREM a regroupé gauche/droite/centre) ont très bien saisi qu’en accentuant sans difficulté majeure les lois de contrôle des citoyens après des attentats, une pandémie, en assommant les Gilets jaunes la veille d’une manifestation tout en laissant quelques-uns aller sur le pavé pour recevoir la torniole (cela fait des images répressives décourageantes) tout en divisant les opposants (soutien à Philippe de Villiers, appel à Jean-Marie Bigard via Patrick Sébastien) et les écrasant financièrement comme le Rassemblement National (RN) qui jouit d’une diabolisation utile, le chemin élyséen était assuré.
Les divisions et l’absence de programme alternatif plombent toute espérance de défaire le camp aux affaires. Et la tempête sociale ? Les récessions historiques ? Que la France et l’Union européenne accusent le coup suite au ralentissement économique de ce printemps est une chose mais la pandémie a, heureusement, peu tué. D’autre part, les Etats-Unis et la Chine, les deux moteurs du monde, ont la volonté de redémarrer. A partir du moment où les acteurs majeurs sont unis, de même que ceux qui tiennent les manettes financières, on ne voit pas pourquoi, on sombrerait dans les profondeurs océanes. Que croyez-vous que fera le gouvernement ? Envoyer les Français à la plage, fournir un maximum de chèques vacances, un excellent moyen de distraction et d’affaiblissement. Quant à la rentrée chaude promise chaque année, elle est devenue quasiment une arlésienne.
Dans l’absolu, Emmanuel Macron et son gouvernement qui ont failli comme jamais et ont des morts sur la conscience devraient, si les Français avaient encore une virilité, être « en place de Grève » (image) mais point du tout, ils préparent leur péplum le 14 juillet sur les Champs-Elysées avec, peut-être une équipe ministérielle nouvelle.
Le monde d’avant ri bien de nous, c’est le dîner de cons tous les jours !
A suivre….


Jean Vinatier
Seriatim 2020

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