« Comment les nations vont récupérer de la
crise du coronavirus
Il existe trois facteurs clés qui détermineront l’efficacité de la capacité d’un pays à rebondir, sur le plan économique, d’une épidémie de Covid-19 – ou de tout autre Covid qui pourrait survenir dans son sillage… :
- L’efficacité des mesures médicales et de santé publique qui sont prises.
- La nature de l’intervention économique du gouvernement. J’envisage de diviser cette question en deux sous-catégories : la taille et la direction d’une telle intervention. Mais une intervention malavisée, qui grignote les finances, sera préjudiciable quelle que soit sa taille… [Plus sur ce point, ci-dessous, NdA]
- La capacité du gouvernement à garder la confiance du public pour ses actions concernant les deux premiers points.
Comme je
l’ai écrit dans
mon blog, le 6 mai dernier, la réponse du gouvernement américain au défi
médical, et de santé publique, a été incroyablement médiocre. Le taux de
mortalité enregistré à cette date, de 21,78 pour 100 000 habitants, en un peu
plus de deux mois à compter du premier décès, est effroyable pour un pays aussi
riche. De nombreux décès de Covid-19 n’ont peut-être pas été enregistrés comme
tels. Et aux États-Unis, le nombre de décès continue d’augmenter.
En Chine, en
revanche, le taux de mortalité était de 0,33 pour 100 000 habitants et la
pandémie a apparemment été stoppée en mars. C’est le résultat de mesures de
santé publique jugées draconiennes, à l’époque, par de nombreux observateurs
extérieurs. Ces mesures furent le développement, la distribution et le
déploiement rapides d’un test de dépistage du virus, le verrouillage complet de
la ville de Wuhan, d’importantes restrictions dans le reste du pays, en
particulier à ses frontières, et la mobilisation de nombreux cadres de
différents niveaux pour les tâches médicales et sociales.
La semaine
dernière, de nombreux élèves de Wuhan sont retournés
à l’école ; et CBS a même annoncé que le Disneyland de Shanghai
devait rouvrir la semaine prochaine.
Lorsque les
gouvernements ont réagi à la forte contraction de l’activité économique
provoquée par les diverses mesures de quarantaine et de verrouillage, ils ont
choisi, pour la plupart, deux approches différentes. L’une d’entre elles
consiste à distribuer la quasi-totalité des aides à travers les institutions
financières. Et cela, comme l’économiste Michael Hudson, basé à New York, l’a expliqué
ici, peut être fait de nombreuses manières indirectes ; pas seulement de la
façon chaotique dont les banques ont organisé le « soutien aux petites
entreprises » comme Trump l’a voulu.
L’autre
approche, fondamentalement différente, serait une répétition de ce que FDR a
fait dans les années 1930, en réponse à la Grande Dépression. Dans son
programme du « New Deal », c’est le gouvernement fédéral qui a
géré presque tous les programmes, qui étaient fortement axés sur la
modernisation des infrastructures. Le gouvernement fédéral s’est occupé
directement de la quasi-totalité de ces programmes. Le rôle des banques et des
spéculateurs était minime.
Oui, le New
Deal a impliqué la mise en place de nombreux programmes entièrement
nouveaux, en partant de rien, ce qui a pris du temps. Oui, cela a impliqué une
grande augmentation du rôle du gouvernement fédéral, non seulement dans
l’économie mais aussi dans la société américaine en général… Et cela a
fonctionné.
Devinez qui
a mis en place des politiques du type de celles de Franklin Delano Roosevelt
cette fois-ci ? Non, ce n’est pas Donald Trump. C’est le président chinois
Xi Jinping. Selon ce récent
article d’Eva Dou dans le Washington Post, les dirigeants chinois
ont, en 2010, chargé l’économiste Liu He, aujourd’hui vice-premier ministre,
d’étudier la réponse du pays à la crise financière de 2008-2009. Liu a
également, semble-t-il, inclus une étude sur le New Deal de FDR dans le
rapport que son équipe a publié trois ans plus tard.
La suite ci-dessous
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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