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jeudi 28 mai 2020

Merkel sous le déluge de milliards N°4934 14e année


L’annonce hier d’une proposition de plan de relance de 750 milliards par la présidente de la commission européenne, Ursula Van der Leyen est une pierre supplémentaire apportée à la chancelière Angela Merkel qui abordera donc sa présidence de l’Union en disposant d’un jeu de cartes ou de leviers très impressionnant que confirmeront le sommet européen des 18/19 juin puis le 24 juin la stratégie européenne en matière d'hydrogène laquelle satisferait pleinement les industriels allemands qui l'ont en quelque sorte "anticipé" avec le projet presque achevé du gazoduc Nordstream 2.
Quand Paris fait le cabri en chantant les louanges du « couple franco-allemand » et  bénit le saint nom de Mutti,  Berlin  ne danse pas, on y fait les comptes.
De la déclaration franco-allemande au plan de relance sans omettre la BCE, l’Union européenne met sur la table moins de 2000 milliards d’euros quand les Etats-Unis avec une population presque équivalente en annonce le double. L’Union européenne aurait parfaitement les moyens d’aller plus en avant : alors pourquoi pas plus ?
L’Allemagne entre en scène (Paris peut « réexister » et communiquer) comme un marchand aborde un livre comptable : pas d’inflation, garantir l’appareil industriel et stratégique, être l’épicentre entre Washington et Pékin et avec Moscou sur le plan énergétique.
Angela Merkel est européenne tant que l’Allemagne grandit que se confirme sa Mitteleuropa ou l’espace hanséatique tout à l’inverse de la France qui privilégie l’utopique souveraineté européenne quitte à nous y sacrifier. Pour Emmanuel Macron la France n’est qu’un marche-pied pour son but ultime : atteindre le sommet Europe ! Sait-on où il se trouve ?
Berlin n’est pas du tout sur la même longueur d’onde. On a beau flatter Angela Merkel et la parer de toutes les plumes, elle est d’abord chancelière et par conséquent comptable de chacun de ses gestes. Sur le plan intérieur, l’adhésion à la déclaration franco-allemande tient au fait que la capitalisation des retraites tiendrait et ne léserait en rien les retraités majoritaires sur l’échiquier politique, que nulle dévalorisation monétaire ne viendrait diminuer le pouvoir d’achat des allemands.
L’Union européenne arrive assurément à un tournant dont on ignore la longueur, la forme, la largeur et c’est l’Allemagne qui sera à la manœuvre. Le mot manœuvre n’est en rien péjoratif, il sert à prendre conscience que dans cet après Covid-19 les réalités et les rapports de force géopolitiques et géoéconomiques sous couvert de transition écologique bien interrogative seront dans notre quotidien et que chaque acteur jouera ses atouts.
Quant à la France qui prendra après le Portugal et la Slovénie,  la présidence européenne le 1er janvier 2022 (donc à quelques semaines de la campagne présidentielle sauf événement), elle joue très gros et pourrait très rapidement être présentée, une fois de plus, comme actrice pour le roi de Prusse….
A ce jour, nul ne sait si l’Union européenne se perpétuera selon ce modèle ou bien si l’Allemagne placera l’Union sous sa férule ou que nous serons dans un désordre général….
Pour l’heure, n’oublions pas que ces plans et déclaration doivent affronter les discussions et négociations, la chancelière se gardant bien de toute précipitation….. A suivre

Seriatim 2020

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