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mercredi 19 septembre 2007

Le contrat social au galop N°35 - 1ere année

Fidèle à sa méthode, Nicolas Sarkozy travaille en amont toute la communication avant le jour J du lancement du programme présidentiel. Cette action a déjà des mérites : dire aux intéressés ce qui va être entrepris, borner le cadre d’action, aplanir les obstacles.
A la faveur de la réforme des régimes spéciaux de retraite, le Président entend balayer d’un coup tous les obstacles qui freinaient depuis des décennies l’entreprise et le travail. Le moment est encore bon. Sur le plan économique, le chômage est à un niveau jugé convenable. Sur le plan social, les syndicats savent leur faible représentation générale, ne bénéficient plus des courroies habituelles de la gauche, d’une certaine partie de la droite. Sur le plan politique, la désintégration du parti socialiste ne s’arrêtant pas, celle du PC également, la voie s’ouvre impériale pour l’Elysée. Bien sur, il y a de la faiblesse : croissance en berne, un euro trop haut. Mais d’une façon générale, l’opinion publique ne voit pas encore ces obstacles tellement sent-elle le besoin de frapper un grand coup. Aveuglement ou lassitude ?
En 1995, Alain Juppé entamait sa descente aux enfers en proposant la réforme des dits régimes de retraite. Il voulait tenir, Jacques Chirac l’empressa de céder effrayé par l’immobilisation des moyens de transport dans la France entière. Douze années plus tard, nous n’assisterons pas à cette répétition. Nicolas Sarkozy a déminé le chemin : le service minimum est acquis dans les transports publics. Point de détail certes mais point stratégique. Nul ne pourra être empêché d’aller sur son lieu de travail.
La gauche, naturellement, cherche la riposte. Sous nos yeux, elle s’est désenflée. Tenait-elle vraiment à entrer dans un rapport de force avec le pouvoir ? Les leaders socialistes marmonnent facilement que l’Elysée fait ce qu’ils ne firent jamais. Ils protesteront, ils savent le faire et après tout, les cadres dirigeants se placent davantage en direction de l’économie libérale. Ce sont des sociaux-démocrates déguisés en socialistes.
Pour le patronat, le nouveau contrat social l’enthousiasme certainement après les propos tenus par le Chef de l’Etat lors de l’université du Medef : la dépénalisation du droit des affaires en règle générale avec en ligne de mire la mise à l’encan de l’abus de biens sociaux.
La vitesse reste le meilleur atout du Président. Elle est aussi son talon d’Achille. Il mise sur l’approbation de fait des Français autour de ces réformes. Son succès intérieur le renforcera dans sa politique étrangère recadrée et pour laquelle les Français ne montrent pas de passion particulière. En tapant aussi fortement sur Jean-Claude Trichet, l’Elysée a désigné l’ennemi, la «puissance » extérieure. C’est une défausse mais elle a toutes les chances de marcher.
Apparemment toute la machine a reçu suffisamment d’huile pour empêcher le blocage. Il a su par le bouclier fiscal mettre de son côté ces nouveaux bourgeois de propriétaires envers lesquels il s’engage à garantir le toit acquis. Ceux-ci issus de milieux divers et avec des écarts de fortune se retrouvent dans un même ensemble déstabilisant pour les habituels partenaires sociaux. Il n’en reste pas moins que le Chef de l’Etat charge un peu plus sa barque. Il doit avancer les autres chantiers avant même de finir avec celui-ci. C’est dans cette succession que repose sa communication positive. Il compte sur cette fébrilité, ces secousses permanentes pour durer. De ce contrat social naîtra-t-il un nouveau contrat politique ? La commission Balladur a pour partie cet objet. Que pèsent alors les doutes des syndicats, du PS ? Maintenant rien. Le PC se tait. L’extrême gauche est dans les bois. Taïaut, taïaut… !
JV©2007

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quid du rassemblement de la gauche sous l'egide d'un nouveau parti antiliberal a l'initiative de o.Besancenot?evidement les socialistes sont occupes a imploser mais...sont ils vraiement de gauche?En fait la bataille ne commencera qu'apres les municipales;d'ici là sarkozy ne prendra pas le moindre risque de plomber "son" electorat et va s'agiter pour pouvoir (faire)dire qu'il fait quelque chose ;apres les ministres pourront presenter des reformes qui fachent et servir de fusibles...