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jeudi 20 septembre 2007

Lève-toi et marche brave Fillon ! N°36 - 1ere année

La France découvrit l’existence du Premier ministre le jour où il protesta de l’inexactitude de son état, un collaborateur du Président de la République. Ce cri surgit de la rue de Varenne rompt avec son prédécesseur totalement incapable d’oublier ce qu’il était et, surtout ce qu’il ne pouvait manquer de produire. Dominique de Villepin, auteur rapide de quelques ouvrages vient d’en commettre un dernier, Le soleil noir de la puissance, où l’empire sert de prétexte à dénoncer le parcours du successeur de Jacques Chirac. Bon, rédigé entre les manifestations anti-CPE, l’affaire Clearstream et un possible destin national, on devine que le mot noir s’ajoutait au dernier moment. Il pensait un peu à lui : au fond l’empire il en rêve !
Les rugissements réguliers de l’ancien secrétaire-général de l’Elysée s’opposent à François Fillon qui habite un hôtel particulier dans le VIIe arrondissement gardé de gendarmes, de CRS lesquels figurent par leur mâle présence l’existence d’un lieu de pouvoir. Visiblement, François Fillon s’agace de ne pouvoir en placer une : vient-on le voir ? Peut-être ! Heureusement Paris-Match permet une sortie un peu people de cet homme qui y confie ses états d’âme. Coincé entre un Chef de l’Etat obsédé par sa permanence médiatique, un Claude Guéant, secrétaire-général de l’Elysée qui parle entouré de ministres et distribue les points positifs, négatifs, l’espace de vie pour François Fillon rétrécit. Autre nuage à l’horizon, la commission Balladur chargée de la réforme des institutions avance l’idée de gommer le poste de Premier ministre. Il y a de quoi être triste. Des générations de politiciens se sont battus pour être rue de Varenne et voilà que cet hôtel deviendrait presque un musée : François Fillon a-t-il l’âme d’un conservateur ?
Son positionnement effectivement singulier pèse davantage par l’humeur qui préside à l’Elysée. Du soir au matin, le brave Fillon se verrait en charge de telle ou telle affaire de taille sans même en obtenir la haute main y compris dans la durée. L’unique acte politique tiendrait dans la démission. Partir quatre mois après son arrivée, montrerait les défauts du bonhomme, irriterait qui on sait. Il lui faut prendre son mal en patience pour terminer la comédie dans un temps raisonnable. François Fillon rallié à Sarkozy par rancœur contre Chirac a abreuvé de venin son nouveau mentor avec la naïveté d’en imposer à un instant T. Cruelle déception. L’amertume ronge le Premier ministre. Les soirées avec son épouse galloise, Pénélope ont la discrétion que ne pouvait avoir l’auteur des
Cent jours, d’une Anthologie de la poésie française
Lève-toi et marche brave Fillon, un personnage modeste de l’empire décrit par Villepin ? On n’imagine pas Sarkozy reprenant le billet célèbre d’Henri IV écrit à l’illustre homme de guerre, Louis de Crillon :« Pendez-vous, brave Crillon! nous avons combattu à Arques, et vous n'y étiez pas. »
JV©2007

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