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mardi 18 septembre 2007

Se préparer au pire… N°34 - 1ere année

En fin de semaine, la presse américaine se fait l’écho d’un énième plan d’attaque contre la République islamiste. Des spécialistes comptabilisent les navires de guerre US en place dans le Golfe persique. Bref, dans le bruissement washingtonien les rumeurs les plus opposées traversent la ville. Ces multiples odeurs de poudre existent depuis de longs mois. Le désastre mésopotamien (1200 000 victimes en 4 ans, 2 000 000 millions de gens exilés) atteint un tel degré à tous les niveaux de l’horreur qu’effectivement la tentation de faire plus et pire existerait dans quelques cerveaux influents proches de la Maison Blanche.
C’est dans ce climat singulier qu’au mois d’août Nicolas Sarkozy évoquait déjà les bombardements puis dimanche soir Bernard Kouchner se préparerait au pire, c’est-à-dire à la guerre.
Toute une rhétorique, martiale, belliciste, se met en place. François Heisbourg, vole au secours des derniers propos du ministre des Affaires étrangères en assurant que le discours français n’est pas isolé, le Royaume-Uni, l’Allemagne l’approuveraient. Jusqu’à présent la troïka freinait des quatre fers le bellicisme de Georges Bush. Ce revirement brutal s’exprime par la colère de Mohamed el-Baradei, directeur de l’AIEA, devant les représentants de l’Union. « Nous devons garder notre sang-froid et ne pas faire du battage autour de la question iranienne » précise-t-il.
La France serait-elle à l’origine de ce nouveau ton ? Quels arguments ont-ils été employés pour séduire Londres, Berlin mais aussi La Haye ? Une première partie de la réponse se trouve, peut-être, dans le voyage officiel du Président français en Russie les 9 et 10 octobre prochain. La Russie avec la Chine ont des intérêts avec Téhéran et l’une comme l’autre n’encouragera aucune décision qui viendrait donner du corps au nouvel Orient esquissé par l’équipe républicaine. Le compte-rendu de la visite promet d’être enveloppé pour masquer la fin de non-recevoir.
L’hypothèse serait donc d’une initiative strictement française. Sa conséquence principale donner le gage, aux Etats-Unis, que la politique élyséenne s’inscrirait dans une solidité inédite. Pour Washington, cette arrivée française, porte-étendard hostile à l’invasion de l’Irak en 2003, autorise un discours rassurant en direction de l’électorat traditionnel, à l’extérieur de mettre en avant la valeur de la parole de la France : Paris a dit non en 2003, Paris dit oui en 2007.
La réintégration de la France dans l’OTAN commence par une soumission consentie et c’est là le point le plus grave. Que gagnera-t-on dans cette organisation ? Peanuts !
Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy proposent une aventure à notre pays, source d’inquiétudes d’une belle taille. Si l’on réfléchit bien à l’impact qu’aura ce bellicisme résolu du Président de la République sur les autres nations, on n’a aucune peine à deviner les dommages collatéraux. Combien de soldats français tomberont dans le nouvel Orient ? Depuis les croisades les occidentaux ont le goût des chimères ! Depuis le dépeçage de l’empire ottoman en 1920, nous avons déjà su dessiner le nouvel Orient par une série de tracés frontaliers au gré de nos seuls intérêts mercantiles. Pourquoi se retenir ?
Il est remarquable de voir comment la République islamiste est diabolisée : pourquoi son programme nucléaire aurait-il une dangerosité supérieure à celui du Pakistan ? New Delhi a obtenu de réaliser le sien sur le plan civil. Promesse de gascon, qui a le nucléaire civil, a le nucléaire militaire. Le seul obstacle à l’ambition américaine dans cette partie asiatique est la Perse, elle ne doit plus l’être.
Si les Etats-Unis renoncent à l’acte militaire, ils auront gagné la France à leur vision mondiale. Ce sera une victoire importante. Se préparer au pire ? Que les autres nations reprochent à la France de s’incliner, par exemple ?
JV©2007

1 commentaire:

knight a dit…

“If Tehran insists on combining the Persian imperial tradition with contemporary Islamic fervor, then a collision with America — and, indeed, with its negotiating partners of the Six — is unavoidable.
Iran simply cannot be permitted to fulfill a dream of imperial rule in a region of such importance to the rest of the world.”


http://www.goodreads.com/author/quotes/28442.Henry_Kissinger
Henry Kissinger quotes (showing 1-24 of 24)