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mercredi 12 septembre 2007

Les nouveaux aveugles N°30 - 1ere année

Il y avait deux endroits où le souvenir du 11 septembre pouvait être : aux Etats-Unis, à Bagdad. A Washington comme à New York les officiels et les parents des défunts s’unirent dans la juste prière du souvenir. Pendant ce moment religieux, le général Petraeus débutait son grand oral devant le sénat sans subir la prestation de serment. C’est un détail pour les plus négligents, c’est un point politique intéressant quand on sait les complaisances des démocrates pour la guerre contre la terreur, l’invasion de la Mésopotamie. Dans cette circonstance, la lecture du rapport du général Petraeus requiert une prudence de sioux. Certains disent presque à haute voix que tout fut rédigé par des plumes de la Maison Blanche. Tout le souci tient donc à rassembler le plus grand nombre d’Américains dans le recueillement, surtout ceux du Middle West, et dans le même temps à cadencer les faits et les gestes du dit général commandant en second à Bagdad. Autre point, sur le terrain le général critique en chuchotant son supérieur l’amiral Fallon, comportement qui ajoute davantage de piquant à la conviction que celui-ci aura devant les sénateurs.
A New York, la cabale enfle contre l’ancien maire Giuliani qui aurait confié le chantier à des sociétés incompétentes et fait courir des risque insensés aux hommes pour sauver l’or, les diamants entreposés dans les tours. Deux pompiers viennent de mourir dans le trou. Et oui, six ans après et trois ans après l’adoption du projet 1776, rien n’a débuté. Tout un symbole.
A Bagdad c’est-à-dire dans la zone verte, le 11/9, monte d’un degré supplémentaire dans la mise en scène. Le gouvernement Maliki qui existe sans exister tout en existant sait sa place comme conséquence des attentats contre les Twin et de l’application du plan des néo-conservateurs. Face aux femmes, enfants, hommes tombés par dizaine de milliers dans les guerres intestines, la torture sous les yeux de l’occupant et sous sa direction, la gêne arrive, tout de même, à éviter les impairs, l’impudeur.
Depuis notre mont Pagnote, le regard général est frappé par la désolation de ce monde que d’aucuns veulent contrôler, d’autres y retrouver d’antiques positions de suprématie. Depuis ce désordre par effet boule de neige des fissures supplémentaires paraissent. Le 11/9 ou 9/11, reste le point de départ d’une mécanique bizarre et sanglante contre les hommes. Le sénateur Ike Shelton, président de la commission des forces armées à la Chambre résume d’une phrase terrible le dédain du réel « si ça va mal en Irak, c’est à cause des Irakiens qui n’ont pas compris ce que nous leur apportions ». Il n’a pas tort : les Irakiens ne voient toujours pas ce que la bannière étoilée leur a apporté au sens de la civilisation. Tout comme nous, nous ne voyons rien de positif depuis six ans. L’horreur du 11 septembre n’a pas rendu la parole aux philosophes, aux poètes. Le peuple américain est aveuglé par ses bons sentiments, les Mésopotamiens, eux, sont aveuglés.
JV©2007

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