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mardi 25 mars 2008

Combat naval d'Anjouan, 25 juillet 1720 N°167 - 1ere année

Une des îles de l’archipel des Comores, Anjouan, a été le théâtre d’un débarquement militaire.
«
Hier soir, j'ai donné l'ordre à l'armée nationale de se joindre aux forces de l'Union africaine pour rétablir la légalité républicaine à Anjouan », a déclaré le Président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Le colonel Bacar, qui avait pris le pouvoir, en 2001, sur cette île est en fuite, déguisé en femme…dit-on !
L’Océan Indien a des îles singulières comme cet archipel, peuplé, à l’origine de Bantous puis d’arabo-persans (Chiraz) à compter du XIe siècle. Au XVIe siècle, les Européens y arrivèrent en suivant la route des Indes via le canal du Mozambique. Portugais, Hollandais, Français puis Anglais s’y disputèrent. Mais les pirates chassés des Caraïbes par l’action conjuguée des puissances européennes trouvèrent, ici, un nouvel espace de chasse à la fin du XVIIe siècle. Leur heure de gloire dura peu, quelques décennies. Le 25 juillet 1720 à Anjouan des pirates anglais et français, eurent un rude combat contre un navire britannique.
Le pirate irlandais se nommait Edward England, le second John Taylor, le troisième, un Français, Olivier Levasseur dit La Buse (1680-1730), en face, James Macrae, commandant le
Cassandra, déterminé à vendre chèrement sa peau et à protéger, par sa résistance, la fuite des deux navires de commerce hollandais.L’équipage du Cassandra finira par rompre le combat, il s’enfuit dans l’île d’Anjouan. Il implora la grâce d’England qui la leur accorda. Que croyez-vous qu’il arriva ? Les pirates destituèrent leur chef qui mourut mendiant sur l’île Maurice et Taylor et La Buse partirent pour de nouvelles aventures.
L’année suivante, dans le port de Saint-Denis, La Buse livra un combat naval contre le navire portugais, la
Vierge du Cap, contraint à réparer pour avaries. Le vice-roi des Indes et l’archevêque de Goa sont présents. Pas question de se rendre aux pirates ! Eh voilà, le comte d’Ericeira, tout vice-roi qu’il est, regroupant ses hommes, les galvanisant en dépit de leur infériorité numérique contre la troupe d’Olivier Levasseur (La Buse) et de John Taylor. Ces derniers remporteront la victoire au terme d’un long et sanglant combat.
Le pirate français finira pendu haut et court à Saint-Paul de l’île Bourbon, aujourd’hui La Réunion en 1730 et l’anglais fuira aux Antilles.
Les pirates laissèrent un mystère : ils auraient fondé, à la fin du XVIIe siècle, une colonie dans Madagascar sous le nom de
Libertalia, pas loin de Diego-Suarez. Vérité ou légende, on ne le saura pas. On soupçonne l’auteur de Robinson Crusoe, Daniel Defoe, d’avoir écrit une véritable utopie politique, sociale et philosophique à partir de récits de flibustiers, de pirates d’une part, et de s’inspirer, d’autre part, des idées radicales des « levellers » (niveleurs) ou chapeaux ronds de la révolution anglaise des années 1640/1650.
Le mercenaire Bob Denard , auteur malheureux d’un coup d’état aux Comores, était, sans le savoir, dans la lignée de tous les pirates qui écumèrent cette région !

©Jean Vinatier 2008

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Source :

Daniel Defoe : Histoire générale des plus fameux pirates, trad. de l’anglais par Henri Thies et Guillaume Villeneuve, Préf de Michel Le Bris, Paris, Payot, 1992, 2 vol.

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