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vendredi 21 mars 2008

A Madame Sebire N°166 - 1ere année

Jusqu’au bout rien n’aura été épargné au calvaire de Mme Sebire ! Même morte, l’Etat a osé faire pratiquer l’autopsie contre l’avis de sa famille. L’acte était légal mais, enfin, où est le principe d’humanité ?
Atteinte d'une esthésioneuroblastome, tumeur rarissime et incurable aux sinus et à la cavité nasale, qui la défigurait et la faisait atrocement souffrir depuis huit ans, cette ancienne enseignante, mère de trois enfants, avait médiatisé depuis plusieurs semaines son sort. C’est le commentaire classique, laconique de la presse où l’on y trouve quasiment un reproche « médiatisé son sort. »
Ceci est totalement erroné, Chantal Sebire a alerté l’opinion publique comme un être humain en appelle à tous les humains pour la soutenir dans sa dignité et l’accompagner dignement dans son malheur. Osez dire qu’elle s’est quelque sorte mue en publicitaire de sa cause, est terrible.
La mère de Vincent, Marie Humbert dit plus juste
: « J'ai une grande colère parce que je me dis voilà, encore quelqu'un qui a été obligé de se cacher pour mourir […] Ca fait cinq ans que je demande une exception d'euthanasie, et tout ça pour en arriver là, à une femme toute seule chez elle qui se suicide »Les secs propos de deux femmes ministres, Boutin et Dati la semaine dernière n’ont été atténués que par l’attitude de Nicolas Sarkozy, le seul a avoir été sensible (au plein sens du terme) jusqu’à proposer la visite d’un médecin. On se demande si une grâce présidentielle, celle de libérer le médecin pour secourir Chantal Sebire, n’eut pas été l’acte juste.
Chaque être est propriétaire de son corps. L’Etat n’a pas (encore ?) nationalisé l’humain. Chaque homme a le droit de se laisser mourir, si tel est son choix.
Le corps médical est contraint par le serment d’Hippocrate
: « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté[…] Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
Le législateur intervient pour des motifs évidents et devient la seconde limite pour le médecin.
Face à des cas aussi poignants que Vincent Humbert et Chantal Sebire, les politiques pourraient tout de même ne pas craindre de faire preuve d'humanité en la mettant à un degré supérieur de la loi. C’est tout ce que suppliait Chantal Sebire. Que l’Etat et la presse, complètement passive, incapable de relayer un mouvement d’opinion publique, aient été si rigides et compassés génère un malaise. L’humanité…était-ce trop demander à la veille de Pâques ?

©Jean Vinatier 2008

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