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lundi 17 mars 2008

Sarkozy, de mars à juillet 2008 N°162 - 1ere année

Singulier lendemain de consultations nationales pour les municipales. Le parti socialiste reconquiert les villes perdues en 2001 sans attirer, profondément, un nouvel électorat (il a perdu 40% de ses adhérents), faute d’un leader accepté et incontesté. Nicolas Sarkozy et l’UMP reçoivent chacun une gifle mais les deux affectent de n’avoir qu’un seul mot d’ordre, accélération des réformes, que les Français découvriront sous le vocable de plan de rigueur.
Le MoDem, grand perdant de cette consultation, François Bayrou manquant de très peu la mairie de Pau, sera encore plus illisible pour les Français, les médias et les deux partis (IMP, PS) se chargent consciencieusement de ne pas les éclairer sur sa logique tactique. Il ne reste plus sur la place de la cité que deux partis plus campés sur leurs positions que jamais.
C’est la fin de l’ouverture.
L’UMP entend bien imposer ses candidats pour les maroquins et non plus applaudir les candidats socialistes éblouis par les lumières élyséennes. Le parti socialiste, toujours dans l’attente de son congrès de septembre prochain, verra les principaux compétiteurs regrouper leurs troupes. La priorité sera, maintenant, de devenir le meilleur candidat pour le poste de secrétaire général et non plus d’aller chercher fortune à droite. Bien sûr, il y aura ici et là quelques « vieilles bêtes » ronchonnes.
Le Président de la République débute cette semaine par des cérémonies consensuelles (hommage au dernier poilu ce jour, aux résistants des Glières demain) et quelques-uns de la majorité ne désapprouveraient pas qu’il y prenne goût tant que l’opinion publique n’estompera pas son côté bling-bling. Or, Nicolas Sarkozy entend bien garder sa dynamique, faute de pouvoir remercier François Fillon ; il fera un remaniement ministériel pour complaire aux médias et aux Français et lancera de vastes réformes économiques, sociales et administratives. En politique étrangère, dans l’optique de la présidence française de l’Union européenne à partir du 1er juillet, il compte rendre inévitable le retour total de Paris dans l’OTAN tout en concoctant une Europe de la Défense pour donner le change. Il faudra regarder avec attention l’augmentation des troupes françaises en Afghanistan (2000 hommes en ce jour).
Cette action gouvernementale oublie, semble-t-il, la crise financière qui secoue le monde. La baisse du pouvoir d’achat devant les augmentations du prix des denrées les plus essentielles demeure le très gros problème. Comment espérer passer en force avec un plan de rigueur quand le porte-monnaie permet d’acheter de moins en moins ? La France, c’est entendu, ne peut s’épargner les réformes structurelles mais il manque toujours le cadre politique. Il est prévu d’aborder la question de la garantie de l’emploi des fonctionnaires : on imagine les manifestations qui s’enclencheront et ce même si les syndicats veulent avoir la maîtrise du tempo des protestations.
Nicolas Sarkozy est-il prêt à affronter une colère nationale ? Par caractère oui et peut-être, y verrait-il l’occasion de renvoyer in fine Fillon dont la popularité l’irrite totalement. Le Président de la République aura, encore une fois la chance, de se trouver en lien direct avec les Français faute de PS remis sur orbite. Moment propice pour redire son programme politique et ramener à lui les classes populaires. Ce sera du quitte ou double. Les économistes tablent sur une fin rapide de la crise financière et la baisse régulière du chômage. Le pouvoir n’aurait qu’à trouver les habiletés nécessaires pour tenir jusqu’à la fin de l’année 2008.
Nicolas Sarkozy sait qu’il doit l’emporter. L’UMP ne masque plus ses tensions internes et les chiraquiens se redressent : le cas Juppé est éclairant. Ne dit-on pas que Jacques Chirac compterait devenir sénateur à l’automne (et dans la foulée la présidence de la haute assemblée ?) pour des raisons, notamment, judiciaires ? Si le PS réussit son congrès après l’été 2008, il recouvrera sa force et surtout sa lisibilité auprès des Français.
Les semaines prochaines auront donc une importance cruciale par la mise en chantier des réformes capitales prévues par le candidat Sarkozy et , sur le plan extérieur, par l’accélération de la synergie avec les Etats-Unis (affaiblis, discrédités) de Georges Bush (et peut-être demain de Mc Cain, reçu discrètement à l’Elysée la semaine dernière), le sommet de l’OTAN à Bucarest en avril étant le coup d’envoi.



©Jean Vinatier 2008

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Sources in Seriatim :

http://seriatim1.blogspot.com/2008/03/alain-jupp-sort-du-bois.html
http://seriatim1.blogspot.com/2008/03/france-den-bas-de-plus-en-plus-de-monde.html
http://seriatim1.blogspot.com/2008/03/le-socialisme-municipal-un-parti-des.html
http://seriatim1.blogspot.com/2008/02/sarkozy-un-weekend-vache.html
http://seriatim1.blogspot.com/2008/02/ltrange-prise-de-villiers-le-bel.html
http://seriatim1.blogspot.com/2008/01/france-peuple-souverain-crateur-de.html

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