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jeudi 27 mars 2008

Sarkozy : par le guêpier afghan, je reviens dans l’OTAN ? N°169 - 1ere année

Si le Président Sarkozy n’a pas commis d’impair en compagnie de la Reine, il vient d’en réaliser un en évoquant devant les lords et les députes des communes, l’envoi de troupes françaises en Afghanistan. Impair ? Oui, le Parlement français n’est pas du tout saisi du dossier ! Seul Jack Lang s’est élevé quelques jours plus tôt contre cette possible décision. Depuis 24 heures, les leaders de la gauche et des députés UMP enfourchent le cheval de la contestation. S’il faut bien dissocier la critique politicienne de la géopolitique, le choix opéré par l’Elysée de fournir aux troupes otaniennes épuisées un renfort considérable relèverait lui de la politique de la quémande.
«
Six ans après, le constat est cruel, dit Le Monde : les talibans sont de retour dans les zones pachtounes de l'Est et du Sud, l'OTAN épuise ses troupes dans des combats sans fin, la culture de l'opium fleurit comme jamais, la corruption gangrène jusqu'au cœur de l'Etat afghan. »
Le locataire de l’Elysée est préoccupé de bouleverser les alliances stratégiques, de rentrer dans le rang tout en exigeant de la Maison Blanche une reconnaissance publique par un commandement clef dans l’OTAN.
Le moment est-il bien choisi ? Le pays est en campagne présidentielle, l’administration Bush pare aux affaires courantes. Dick Cheney accomplit son dernier périple pour conforter des accords énergétiques et rameuter quelques troupes supplémentaires pour l’Afghanistan : Ankara lui a dit non. Premier point, le nouveau chef de l’Etat, républicain ou démocrate considérera comme nulles, les promesses faites par le prédécesseur. Deuxième point, ces considérations notées, l’empressement élyséen se heurte à une opposition très peu discrète de l’état-major français qui parle de bourbier et de guerre perdue. Ne doutons pas des fortes tensions internes au sein des militaires, dont les vies sont en jeu.
Dans un article publié par Le Figaro, Pierre Lellouche se faisait le chantre d’une défense européenne maintenant que nous avions rassuré les Etats-Unis sur nos intentions non-concurrentes à celles de l’OTAN. Cette organisation, née en 1954, si elle a étendu son champ d’action, garde toujours son principe de défense de l’Europe de l’Ouest….contre la Russie ex-URSS !
En observant bien la progression de l’offensive de Nicolas Sarkozy, il apparaît qu’il tâche de constituer une défense européenne hors le champ otanien et dans le même temps juge adéquat d’envoyer dans des combats incertains et dangereux nos soldats d’élite comme gage, assuré, croit-il, de gagner ses galons de chef otanien !
Plusieurs pays de l’Union dont la Pologne et l’Allemagne, excluent toute poursuite de leur présence ou de leur renforcement. La France a bien envoyé quelques avions et un corps, déjà considérable de 2000 hommes dont les effectifs ont été augmentés au début du quinquennat de l’actuel Président. La province et ville de Kandahar, berceau des dynasties royales pachtounes (sunnites) et du régime des Talibans est une position clef aux confins de l’Afghanistan et du Pakistan. La ville abrite nombre de seigneurs de la guerre, producteurs d’opium et, ô ironie, les forces otaniennes ou FIAS, patrouillent dans les champs de pavot sans en arracher le moindre pied ! Pourquoi ? Le pavot est la seule ressource de la population.
Les villages et gros bourgs avoisinants Kandahar ont été rasés par la FIAS et l’ANA (armée nationale afghane) pour prévenir tout attentat majeur. L’insécurité est, cependant, réelle, dans et autour de la ville : les Canadiens n’en peuvent plus !
L’envoi de 1000 soldats supplémentaires –assistés, en 2009, par le porte-avions, Charles de Gaulle et ses 2500 hommes - nous place en première ligne pour nous impliquer dans l’évolution politique pakistanaise- les pachtounes y étant en grand nombre !- d’une part, et d’autre part, de répondre aux desiderata américains pour nous impliquer dans la mise sous contrôle du « sud-ouest asiatique »¹Le député Myard prévient : «
Cette décision apparaît à l'évidence comme un alignement atlantiste sur les positions américaines alors même que la politique étrangère de Washington est un échec total »
L’espérance d’un rang particulier dans l’OTAN justifie-t-elle une expédition militaire importante ? Le Parlement doit être consulté, la presse informant l’opinion publique sur les enjeux et les risques.
A la fin, on ne sait toujours pas : 1 :pourquoi Paris veut instituer une défense européenne…pour la placer sous la tutelle, de facto, de l’OTAN ?2 : en quoi le contrôle de Kandahar nous y assurerait d’un commandement de haut rang ? Ne nous demandera-t-on pas énormément plus ? Nous courons le risque d’appuyer sur l’accélérateur sans disposer du moindre frein.

©Jean Vinatier 2008

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Note :

1-Voir la citation de Paul-Marie de La Gorce dans le Seriatim du 11 février 2008 :
http://seriatim1.blogspot.com/2008/02/afghanistan-700-parachutistes-franais.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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