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mercredi 5 mars 2008

Le socialisme municipal : un parti des communes ? N°154 - 1ere année

A quelques jours du premier tour des municipales, la rue de Solferino ne donne aucun signal de mutation ou de rénovation profonde. Tous les candidats en lice affûtent leurs dernières armes pour emporter, remporter ou espérer une place de second tour. Ce parti accepte sans mot dire sa nouvelle appellation médiatique de socialisme municipal ce qui constitue une réduction considérable. Passer de la gauche d’Epinay (Mitterrand en 1971) à la gauche plurielle (Jospin 2001) pour finir dispersé parmi les 36 000 communes de France, ne constitue pas à priori un succès éclatant.
Faute de nouveau projet national, d’une doctrine innovante, de leaders singuliers par leurs talents, le socialisme municipal avancé comme une moquerie pourrait fort bien être une base originale et légitime pour reconquérir l’espace politique national tout entier, aujourd’hui, entre les mains d’un homme élu à l’Elysée lequel s’arroge l’enchaînement des événements, la rédaction du calendrier. Situation forcément malsaine et dangereuse pour la démocratie d’une part et le maintien, d’autre part, d’une histoire politique dynamique où les débats ne sont pas des faux-semblants.
Le socialisme municipal a pour lui la légitimité de la commune rurale et des villes. Une victoire les 9 et 16 mars mettrait en branle inévitablement les troupes pour les élections régionales prévues en 2010. Municipalité+ région = un socialisme municipal qui, loin d’être apeuré, serait, pourquoi pas une rampe de lancement puissante dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. On a connu jusqu’à présent des idéologies et des doctrines qui partaient du haut, là nous aurions une architecture politique débutée depuis la base. Quel bon moyen de reconquérir les citoyens autour de projets et de sujets certes locaux et régionaux qui sont tout à fait dans l’esprit du temps !
Les Français, sujets par excellence politique, brûlent de retrouver de vrais partis politiques, des structures collectives, d’œuvrer à une société moderne de pensée. Face au pouvoir personnel de Nicolas Sarkozy qui décide de tout depuis le haut en lançant ses conseillers sur le devant de la scène sans que ceux-ci ne possèdent le moindre mandat électif, encourage sciemment ou pas le désenchantement du citoyen.
La politique d’ouverture présentée comme une initiative sympathique n’est qu’un moyen pour un pouvoir personnel de semer la zizanie parmi la gauche et le centre ; d’accentuer la pression sur le citoyen et de le convaincre de l’inutilité à combattre.
Le parti socialiste est devant des défis importants. Il est contraint de revoir ses alliances traditionnelles. Le parti socialiste municipal lui offrirait l’avantage d’élaborer de nouveaux contrats politiques sur des thèmes fédérateurs - environnement, agriculture, intégration, rapports sociaux…etc- à partir des villes et des villages.
Immanquablement des nouvelles têtes surgiront et elles se heurteront aux candidats à la succession de François Hollande qui se positionneront par rapport aux courants. Nous aurons alors une confrontation intéressante entre des porteurs de programmes depuis la cité ou la commune face aux fédérateurs de courants socialistes. Le parti socialiste n’a plus que faire de ces courants appuyés sur des idéologies dépassées, ils le fossilisent et ils le rendent illisible aux yeux des militants et des citoyens.
C’est une tâche difficile à mener tant elle bouleverserait les habitudes. Elle devrait être entreprise quel que soit le résultat des élections municipales. L’avenir de la France est, sans doute, entre les mains des villes et des villages. Le parti socialiste ne peut l’ignorer sous peine d’effacement.

©Jean Vinatier 2008

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