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samedi 24 octobre 2020

3 novembre : l’ère radicale ? N°4995 14e année

A quelques jours du scrutin présidentiel américain, quelque soit le résultat, victoire large ou de Trump ou de Biden, victoire sur le fil du rasoir de l’un ou de l’autre, nous devinons que de toute manière l’apaisement ne sera pas au rendez-vous, l’ère radicale prédominera.

Nous sommes déjà dans des agitations radicales de par le monde et elles sont de toute nature, elles vont de l’identité à l’environnement quand le nomadisme naturel de l’homme prend une dimension tout à fait eschatologique.

Dans l’indifférence générale, la Chine décourage le séjour des étrangers, durcit son discours nationaliste qui trouve son écho chez une autre puissance rivale, l’Inde que les euro-américains veulent croire de son bord. Dans des tensions plus marquées en France, les questions migratoires et islam sont prés de la réunion, une convergence redoutable que l’actuel exécutif traduit en parlant de séparatisme quand les radicaux musulmans entendent, au contraire, y demeurer et y prospérer. L’Union européenne divisée sur ces questions placent la tête dans le sable priant pour l’avenir du « doux commerce apaisant et irénique ». De l’autre côté de l’Atlantique, la campagne américaine s’achève dans une atmosphère lourde bien davantage qu’en 2016 : certains en accuseront Donald Trump, d’autres le camp adverse. Les États-Unis sont la première puissance mondiale. Si Donald Trump a retiré des paquets de troupes en Syrie, en Allemagne, il n’a pas fait fermer cent bases US à travers le monde, ni aboli l’OTAN ! Les flottes et le dollar règnent toujours de façon impériale. Cependant si une puissance prépotente dispose de tous les outils de sa suprématie cela n’empêche pas qu’en son centre, le dérèglement s’y installe. Rome a gardé longtemps la maîtrise armée et monétaire quand son cœur subissait les coups répétés des disputes, des successions violentes, des désordres continus au sein même de la capitale. Les Etats-Unis arrivent à ce moment historique face à un monde qui voit d’autres forces grandir : des forces territoriales ainsi la Chine, mais aussi des forces économiques comme les GAFAM, des forces sociétales comme les minorités-victimes, des forces scientifiques autour du transhumanisme, de l'IA. Il y a donc, à la fois, des évènements internes et externes qui font gîter le naviral-amiral américain. De même s’y affrontent sur son sol deux courants l’un progressiste, l’autre patriotique conséquence du mouvement néo-conservateur né dans les années 70 lequel a réussi son OPA sur l’ensemble de la classe politique américaine. Ainsi, verrait-on une partition néo-conservatrice.

De ces progressions radicales, ne pourraient en résulter que des affrontements tant les camps en présence disposent de forces et de moyens. S’installerait aux Etats-Unis une division dans les élites encore assez masquées par l’avidité et l’âpreté mercantiles sous la férule de la FED/direction du Trésor et le complexe militaro-industriel. Questions : les radicalités auraient-elles un potentiel sécessionniste ? Pas au sens territorial.

On notera que les deux tenants des radicalités ont un point de réunion : la Chine qui nourrirait pour la radicalité patriote un nationalisme virulent, pour la radicalité progressiste un marché qui ne devrait pas lui échapper. Elles ont aussi des oppositions ainsi politico-religieuses sur l’islam qui ont un lien avec le sens à donner à la « prédestination états-unienne ». Enfin, ces radicalités ont un fond commun l’America first mais une vue divergente sur la manière de la perpétrer. Cette divergence ne serait évidemment pas sans incidences lourdes pour les Européens complètement obnubilés et persuadés qu’ils sont une partie intellectuelle et civilisationnelle des Etats-Unis, historiquement ce sentiment est tout à fait discutable.

Si l’ère radicale est mondiale, le simple fait que les Etats-Unis tanguent intellectuellement et psychologiquement faute d’une conquête humaine « du nouveau monde spatial ou galactique », oblige à regarder sans fard leurs contractions….




Jean Vinatier

Seriatim 2020

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