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lundi 26 octobre 2020

Macron face aux turbulences N°4996 14e année

Suite aux propos du président turc, Recep Erdogan, le président français, Emmanuel Macron, a rappelé notre ambassadeur à Ankara. Dans le même temps, plusieurs pays musulmans de la Libye au Pakistan demandent le boycott des produits français. L’Élysée exige le terme de cette campagne.

Voilà, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, pour l’heure, les clapotis verbaux qui éclairent bien que la réaffirmation de la République laïque française ne sera pas aussi aisée. Au-delà de la République, il s’agit de la France.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, prévoit, après la Toussaint, différents programmes pour « sensibiliser », « cadrer », « préparer » autant les enseignants que les élèves de Conflans Sainte-Honorine depuis la maternelle jusqu’au collège ! Que comprendront des enfants de 3ans ?

Le gouvernement annonce avoir décidé la fermeture d’une mosquée à Pantin, l’imam du lieu conteste la décision et nul doute qu’il ira jusqu’à Luxembourg pour l’empêcher.

Plusieurs maires dont ceux de Bron, du VIIIe arrondissement de Lyon ont reçu des menaces de décapitation.

Ainsi à l’intérieur, comme en Europe et à l’extérieur, la France mesure, sans doute que maintenant, que les seules phrases et de timides actes ne suffiront pas à reprendre la main. Le gouvernement doit sévir juste sans englober tous les musulmans ni jeter l’opprobre sur tous les migrants. Dans cette vue, l’exécutif pourra-t-il compter sur une unité nationale ? Rien n’est moins sûr.

A cette incertitude intérieure, s’ajoutent la gestion du COVID dans sa seconde vague qui voit réapparaître le confinement de nuit ou couvre-feu et la manœuvre élyséenne de déplacer les élections régionales et cantonales (départementales) de mars 2021 officiellement de quelques mois mais en fait d’une année afin que lesdits scrutins se déroulassent après les présidentielles et législatives de 2022 qui verraient la réélection d’Emmanuel Macron. Sur fond d’épidémie et d’islamisme, une volonté de prise de pouvoir complète (donc aussi sécuritaire) qui fait le pari de la maîtrise de la situation économico-sociale, la BCE et les marchés assurant à la France un jet monétaire ininterrompu !

Dans ce tableau où autant d’éléments et de figures s’entrechoquent, la France ne serait-elle pas homme malade de l’Europe ? Et allons plus loin un homme malade parmi d’autres au sein de l’Union ?

Quand un étranger se penche sur Paris et voit que cette capitale devient un jardin d’infantilisation où la mairie nous demande de penser à la métamorphose des places de stationnement qui verrait ou un arbre, ou un bac à sable ou je ne sais quelle turpitude, il doit se dire dans les chancelleries que le pays ne tourne plus rond. Pendant combien de temps, les marchés soutiendront la France car d’autres craquements se font entendre, ainsi en Espagne, plus tamisé en Allemagne ?

On se rappelle que les « révolutions » arabes ont débuté sur un petit marché de Tunisie avec l’immolation d’un humble commerçant La décapitation de Samuel Paty serait-elle cette correspondance dramatique ? Il ne faudrait pas que l’on apprît que derrière meurtrier de ce professeur se trouve un réseau….

Emmanuel Macron dispose encore de bien des cartes du fait même des divisions politiques françaises mais ces mêmes cartes se gondolent et ses marges de manœuvre à l’extérieur perdent en force et sans pouvoir s’appuyer sur l’Union européenne qui n’est qu’une aire marchande.

Si les réactions turques et les manifestations musulmanes, ici et là, ne doivent pas nous faire surenchérir dans nos communiqués, elles n’en illustrent pas moins, nos perméabilités politiques et sociales aux intempéries après tant de décennies à promettre l’Arcadie.


Jean Vinatier

Seriatim 2020

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