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vendredi 16 octobre 2020

Couvre-feu : frondes éparses et fontaines monétaires N°4988 14e année

Au lendemain des attentats contre le Bataclan, je me souviens d’une tribune publiée par des jeunes qui évoquaient l’importance de leur café du matin dans un bistrot où ils avaient l’habitude de s’y poser. Le quotidien est un poids au sens de l’habitude ou de la routine dans une société qui a perdu de vue depuis 1945 ce qu’étaient sur son sol une occupation, une guerre, des batailles civiles, des situations politiques insurrectionnelles….

Le COVID entré dans nos allées et venues en janvier 2020 ne serait pas prêt de nous lâcher avant, au moins l’été 2021 selon les dires présidentiels. Ce n’est pas la première fois d’un virus ou un bacille occupe un pays : le dernier en date était la grippe espagnole, celle-ci n’entraînant, au passage, aucune restriction de déplacement, de bouleversement de la vie quotidienne, permettant aux familles de faire le deuil d’un parent cher…etc..

Du « nous sommes en guerre » du 14 mars au couvre-feu du 14 octobre 2020 lequel s’accompagne d’une réactivation d’une loi d’urgence sanitaire stoppée le 10 juillet dernier, ne sommes-nous pas sous une occupation qui ne serait pas le fait d’une armée visible mais d’un virus (qui existe mais dont se sert) mobile, doué pour permuter, s’adaptant aux situations, doté , pourquoi pas d’une IA ou au moins de la 5G ?

Le langage militaire adopté par l’exécutif n’est pas anodin, il indique à la nation ce que pourrait être la prochaine étape : par exemple, la loi martiale. La réunion du virus et du langage militaire contribuent à grandir la peur et la colère.

La France, entre, pour l’heure dans une période plus proche de frondes éparses que d’une révolution qui nécessiterait un corpus idéologique actuellement dans les limbes parce que notre pays ne sait plus si il est une nation ou un agrégat séparatiste.

On parle d’une « gilet-jaunisation » des villes comme Paris. Lors de la dernière manifestation des gilets jaunes dans la capitale, on vit des parisiens applaudir aux coups de matraque : jusqu’alors, pendant des siècles les parisiens balancèrent les meubles sur les forces de police et dressèrent des barricades…..Ce point dit, on ne peut exclure qu’à terme une fédération, des courroux, des frondes éclate mais un gouvernement assuré d’un flot monétaire ininterrompu via la BCE et les marchés aurait tôt fait d’affaiblir. C’est ce qui se passe actuellement. Dès que le gouvernement annonce un tour de vis nouveau, vous apprenez, le lendemain, la liste de toutes les aides ouvertes à davantage de secteurs, de catégories de la population.

La manœuvre est habile : d’un côté, on impose le corset, de l’autre on fournit le liquide. Dans une population très individualisée et vieillissante, dégoûtée des partis traditionnels, des syndicats aplatis, appâtée par des distractions télévisuelles et jeux vidéos, plongée dans des faits divers à foison et des revendications des minorités victimes, ne possédant plus la connaissance basique de son histoire, s’adonnant aux uchronies qui achèvent de tout mélanger, il est aisé pour un gouvernement de la tenir en lisière et de se faufiler pour que passent des réformes sans que les Français puissent manifester dans les rues….

Le pouvoir n’oublie pas 2022 : après avoir réduit à peu les élections municipales, il cherche à déplacer les élections, régionales et départementales en usant du stratagème de la commission indépendante ou des experts. L’on nous dit que les élus concernés ne seront pas dupes de la manœuvre mais combien étaient-ils pour exiger l’annulation des municipales ? Une minorité...Cela n’a l’air de rien mais, après les municipales, le pouvoir espère, pour son profit, malaxer les élections au niveau cantonal et régional. Après la commune, le canton (département),la région. Quand on sait le taux d’abstention monté dernièrement pour une législative partielle à 87 %, un candidat est élu par 10/15 % des suffrages exprimés. En faisant accepter aux citoyens leur abstention et s’assurant de la passivité des élus qui y trouvent leur compte, l’élection présidentielle de mai 2022 serait porteuse d’un tel découragement accentué par le face-à-face programmé Macron/Le Pen, que l’actuel Chef de l’État aurait un second mandat avec les seuls 30 % de suffrages exprimés dont il aurait la bonne moitié : réélu avec moins de 15 %…..

Les clercs autour du Chef de l’État ne touchent pas aux processus électoraux, ils les évident vicieusement, lentement, imperceptiblement assurés de la bienveillance des fontaines suprêmes : les marchés, la BCE apportant le carburant monétaire pour étouffer ou individualiser autant que possible les frondes assuré de l’unité de la police, de la magistrature, de l’armée, de l’aristocratie actuelle qui ne se divisent pas.

Le ravage d’un virus qui existe mais fortement accompagné est patent.

A titre d’exemple, l’unique pays où est intervenu un renversement politique par les généraux en accord avec la population, c’est le Soudan le 11 avril 2019…..


Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

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