L’assassinat de la députée travailliste Jo Cox
serait-il le coup fatal au Brexit ?
En Suède, en 2003, à quelques
jours d’un référendum sur l’euro, Anna Lindh, ministre des affaires étrangères,
avait été assassinée sans que les Suédois ne renoncent à dire Non. Sera-ce la
même chose au Royaume-Uni ? Les opposants et les partisans du BREXIT ne
varieront pas, l’enjeu se situera sur les « indécis ».
Les marchés financiers anticipent
un retournement de la nation britannique et sont passés dans le vert :
faut-il donc des meurtres pour contraindre une nation dans son libre arbitre ?
Une opinion publique est-elle plus sensible à l’assassinat d’une femme que d’un
homme ?
Le geste de l’assassin de la
députée Jo Cox a tout du déséquilibré (pistolet et arme blanche) : a-t-il été
manipulé ou bien a-t-il agi sous le coup de la démence ? Nous ne le
saurons qu’après le référendum.
Quant aux critiques faites sur la
violence de la campagne référendaire, c’est bien méconnaitre la longue
tradition des féroce joutes verbales des campagnes électorales britanniques et
des emphases et de la presse d’Outre-manche. En 1774 l’élection du lord-maire, les
partisans et opposants à John Wilkes rivalisèrent en tout, le gouvernement de George III allant jusqu’à
casser par deux fois son élection, jetant,alors, les londoniens dans la rue.
Reprocher aux partisans du BREXIT
d’avoir créé le terreau à ce meurtre est donc infondé et ce d’autant plus que
les opposants, eux, ne cessèrent pas d’annoncer au peuple britannique toutes
les calamités et malheurs qui s’abattraient sur lui s’il ne se rangeait pas :
qui était donc le plus vindicatif ?
Aujourd’hui, il faut beaucoup de
courage aux partisans du BREXIT pour continuer à plaider et nettement moins aux
opposants, leur victoire le 24 juin s’appuierait sur la conséquence d’un
meurtre et non sur leurs seuls arguments.
Au-delà, cette Union européenne,
entre le mépris pour le référendum français de 2005, celui de Hollande en 2017 et entre les deux celui
d’Irlande et les possibles manipulations de bulletins de vote en Autriche montre
sa violence, sa tyrannie, son dédain pour la démocratie qui regimbe en sus de
sa complète abdication devant les Etats-Unis et les puissances financières.
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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