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jeudi 2 avril 2009

Chine: à l’abordage du FMI N°431 - 2eme année

Pendant de longs moments, on nous a bassiné les oreilles à propos de la réglementation des paradis fiscaux et des pays du secret bancaire : les lieux maudits. Le G20 allait dessiner un plan d’attaque! Sur ce point, c’est fait….mais la Chine ne comprendrait pas que Hong Kong et Macao soient considérés comme tels. Idem, pour les Etats-Unis avec le Delaware, par exemple…
1.100 milliards maintenant et 5 000 milliards d’ici 2010 : les sommes sont à la hauteur de l’enjeu pour secourir la planète mais le seront-elles, demain, en cas d’orages et de tempêtes ? Autre débat.
Les bourses ont sniffé sans mesure sous cette pluie de billets verts : l’effet cocaïne !
Pendant que toutes les souris fourbissaient leurs armes, le chat chinois ronronnant, le regard calme mais la patte leste avançait ses pions.
Apparemment détaché de toute querelle commerciale avec les Etats-Unis, le parti communiste chinois suscita un certain amusement quand il annonça la nécessité de trouver une nouvelle monnaie de réserve internationale. La Russie l’appuya immédiatement. Et ce fut le silence ! Visiblement, Pékin entendait accélérer le pas. En effet, le déluge de billets verts passera, dorénavant, par la case FMI. Son directeur général, Dominique Strauss-Khan peut enfler et se croire le banquier du monde ou mieux le ministre de l’économie mondiale, il pourrait très rapidement devenir pâle même s’il apprend le mandarin. La Chine en imposant la case FMI fait en sorte que d’une part ses dollars ne perdent pas de valeur (2000 milliards dans ses réserves) et que d’autre part, elle voudra peser lourdement au sein de cette organisation internationale. Elle y voit un levier utile.
Elle pourrait avoir trois objectifs :

d’abord, la suppression de la minorité de blocage des Etats-Unis. La disparition de cette minorité de blocage consacrerait l'avènement du monde multipolaire,
ensuite, la réforme des droits de vote. Jusqu’à ce jour, le pro-rata de la contribution financière, donne énormément de pouvoir aux bailleurs de fonds des Etats-Unis qui y voient là un bon moyen de recycler leurs bons du trésor,

enfin, la réforme du directoire où le duo, Etats-Unis/Europe, est plus que représenté. L'Union européenne sera perdante sur ce point, Washington ne lui proposant pas un strapontin. Dominique Strauss-Kahn risque fort d’être le dernier « blanc » à la tête du FMI.

Par ailleurs, cerise sur le gâteau, la Chine pourrait exiger un audit des réserves du FMI et des banques centrales européennes. Nombreux sont ceux qui doutent de la réalité des stocks affichés (les banques centrales ont prêté pendant des années de l'or aux banques moyennant un loyer modeste). Jusqu'à présent les Etats-Unis ont toujours refusé qu'un audit soit fait sur leurs stocks réels et ont toujours empêché le FMI de demander un tel audit.

Sous les vivats et l’euphorie du moment, commence une période géopolitique qui dépasse largement les promesses de régularisation du capitalisme dans sa version anglo-saxonne. La Chine et avec elle toutes les autres puissances émergentes entrent de plein pied dans les centres de décision. Le balancier penche très clairement à l’est et au sud.
On observera, enfin, que la Chine a réussi un coup de maître en s’imposant avec une monnaie qui n’est pas la sienne ! Le dollar est-il encore entre les mains de la FED ? Le billet vert en tout cas a jauni…


Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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