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mercredi 15 avril 2009

Maurice Druon (1918-2009) : maudit et grande famille ? N°441 - 2eme année

Que dire de Maurice Druon, arrière-petit-fils d’Antoine II Cros (1833-1903) dernier roi d’Auricanie et de Patagonie, et neveu de Joseph Kessel (1898-1979) ! Les grandes familles puis les 7 tomes des Rois maudits ont transporté des générations et inspiré des cinéastes tandis que le Chant des partisans réécrit par lui, son oncle Joseph Kessel et in fine par Germaine Sablon, en mai 1943, sur les paroles de la Russe Anna Marly (Anna Betoulinski 1917-2006) place tous les auteurs dans un panthéon splendide ! Ce chant garde toute sa puissance aujourd'hui!
Que dire d’autre sur cet homme célèbre par son conservatisme lors de son ministère rue de Valois (1973-1974) prélude à toutes ses autres interventions.
L’âge ne paraissait pas lui apporter la philosophie, la clémence et l’ouverture sur le monde. N’ayant pas été comme ses ancêtres des aventuriers, des originaux, il s’est installé confortablement dans un fauteuil vert en 1965 puis delà obtint le titre le plus respecté de cette assemblée, secrétaire perpétuel ! Cet enfermement dans les honneurs et les vanités où les ordres dynastiques et nationaux se disputaient la place sur son habit n’attirera guère la clémence des historiens à venir. Loin de toute vision, il voua ses dernières forces à une chimère, la reconstruction du palais des Tuileries. D’humeur sourcilleuse, il échoua à empêcher Valéry Giscard d’Estaing de revêtir l’habit vert coupable de traîtrise envers le Général de Gaulle en 1969, rancœur qu’il transportera sur Jacques Chirac avant de la déposer aux pieds de Nicolas Sarkozy à l’automne 2006.
Cet homme a la forte carrure, l’habit bien coupé, le pas lent, au regard félin le met d’entrée dans un autre temps. Il nous faut l’imaginer jeune officier de cavalerie chargeant à Saumur en tenue d’apparat contre l’ennemi allemand. C’était ou de l’inconscience ou bien un courage inouï. Dans tous les cas, lui et ses camarades par leur vaillance chevaleresque ont donné, si l’on peut dire, des lettres de noblesse à cette drôle de guerre qui couchât 100 000 soldats français. Résistant avec son oncle, en 1942, il opte pour le grand saut en gagnant Londres par des voies détournées, dangereuses. Et c’est dans cette métropole à moitié abattue par les bombes de l’ennemi que surgit d’une ruine, une femme d’origine russe, Anna Betoulinski (Marly) elle-même sortie par miracle de l’enfer de la révolution bolchevique en 1917. Chanteuse, elle composa le
Chant des partisans que le duo Kessel/Druon, francisa en quelque sorte.
Un courage indéniable, un culot aussi puis avec le temps, la volonté de se figer dans une stature de commandeur dont moins en moins de gens saisissent le sens et le but. Autant, l’oncle Kessel eut le goût des explorations, des rencontres insolites comme il le fut lorsqu’il était reporter ; autant le neveu se rogna les ailes, ses mains seules, par l’écriture, répandirent ses admonestations.
Maurice Druon, un homme de grande famille qui réussit à se maudire ? Face à l’oncle, il prit l’exact opposé…pour éviter son ombre ?

Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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Source :

http://french-chanson.narod.ru/chant.html

Version russe par Anna Marly :
http://stengazeta.blogs.courrierinternational.com/anna_marly/

http://academie-francaise.fr/immortels/discours_reception/kessel.html

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