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jeudi 16 février 2017

« Île de la Cité : l’Hidalgoisation des esprits par Didier Rikner » N°4315 11e année



La base de départ pour les auteurs de ce rapport  est le suivant: l’île de la cité, cœur de Paris »  est un « objet urbain non identifié ». A partir de là, tous les délires sont permis à la grande joie d’Anne Hidalgo……
 

« Qu’allait-il faire dans cette galère ? Philippe Bélaval est un homme cultivé et amoureux des monuments historiques, même s’il a été directeur des Patrimoines sous la présidence de Nicolas Sarkozy (personne n’est parfait). Il dirige plutôt bien, voire très bien le Centre des Monuments Nationaux et à part quelques fausses notes (Nikos Aliagas exposé à la Conciergerie par exemple), il organise des expositions intéressantes, et mène nombre de chantiers de restauration dans les règles de l’art. C’est dire qu’on ne l’attendait pas dans cette « mission île de la Cité, le cœur du cœur » (sic). Il est vrai qu’il n’était pas forcément demandeur et que le promoteur de cette idée n’est autre que le président de la République (qui ne le sera plus dans moins de trois mois, mais qui n’hésite pas à faire œuvre d’urbaniste « pour les vingt-cinq prochaines années »).
Le résultat, en définitive, n’est pas surprenant. Car à Philippe Bélaval, François Hollande a associé un « starchitecte », sûrement l’un des plus médiocres : Dominique Perrault. L’homme du ratage de la Bibliothèque nationale de France, celui de l’éviscération de la vieille aile du château de Versailles et de son remplacement par un hall d’hôtel façon Dubaï (voir notre article).
Il fallait s’attendre à du lourd et, sur ce plan, on n’est pas déçu.
Fort heureusement, il ne s’agit pour l’instant que d’orientations, d’idées dont on espère qu’elles ne seront pas mises en œuvre (mais en matière d’urbanisme hélas, le pire est souvent sûr), que nous nous proposons de détailler ici. L’ensemble fait l’objet d’une exposition qui ouvre demain à la Conciergerie.
Le visuel sans doute le plus effrayant car il symbolise l’ensemble du projet est cette juxtaposition d’un avant et d’un après (ill. 1). Avant : un monument exceptionnel, Notre-Dame et les quais de la Seine, éclairés de nuit. Paris tel qu’on l’aime et tel que les touristes l’aiment. Après : la même vue avec des barges lumineuses qui obstruent presque entièrement ce bras du fleuve et où l’on devine plein de lieux conviviaux et festifs réinventés qui font passer le monument et le site au second plan, transformant la ville en une gigantesque boite de nuit. On est, ici, dans une vision totalement blade runnerisée de la ville, telle que le montraient déjà des vues des Champs-Élysées des rêves de la maire de Paris. Tout le projet en réalité n’est qu’une longue déclinaison des conceptions hidalguiennes de l’urbanisme.
La suite ci-dessous :

Jean Vinatier
Seriatim 2017



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