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dimanche 25 novembre 2018

« Salvini prend le contrôle de l‘avenir de l’Europe par Tom Luongo » N°4584 12e année


« Le Vice-Premier Ministre italien Matteo Salvini vient de se déclarer leader de l’avenir de l’Europe. Il refuse de bouger d’un pouce dans les négociations avec l’Union européenne sur le budget de l’Italie et il menace maintenant de renverser le gouvernement. En disant implicitement cela, il ne parle pas seulement pour les Italiens, il parle pour cette partie croissante de la population européenne qui voit en quoi l’UE est en train de se transformer et recule devant l’horreur de la chose.
Les protestations contre la nouvelle taxe sur le diesel dans la France d’Emmanuel Macron sont devenues violentes. Les dirigeants britanniques ont complètement trahi leur peuple dans leurs négociations sur le Brexit. Ils gagneront peut-être cette bataille mais l’animosité du peuple à leur encontre ne fera que se renforcer avec le temps.
Alors que les dirigeants en France et en Allemagne perdent en popularité et ne restent en place que grâce aux querelles politiques internes, Merkel et Macron ne cessent de durcir leur rhétorique contre le nationalisme en plein essor que représente Salvini. Les deux s'emploient à promouvoir leur fédération européenne avant de quitter la scène du pouvoir, dans les prochaines années au mieux. S'ils perdent leur combat contre Salvini et le Hongrois Viktor Orban, ils risquent de devoir quitter leurs fonctions à la force des piques et des torches des violences de la rue. 
Bernard Connelly, auteur du livre brillant The Rotten Heart of Europe (à lire absolument) pose la question essentielle du Brexit à laquelle aucune personne associée au Projet Fear ne tient à être confrontée. Si la séparation de l'UE est si compliquée, pourquoi personne ne parlait-il de blocus et de catastrophe économique avant le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse en 2014 ? La réponse est simple : personne au pouvoir ne s’attendait à ce que le référendum donne une réponse positive et la question n’a donc pas été considérée.
Maintenant, revenons à l’Italie. Salvini peut agiter sa menace audacieuse de faire tomber le gouvernement parce que son parti de la Legacontinue de monter dans les sondages chaque fois qu’il le fait.
Extrait de Zerohedge.com :
« ...Depuis lors, Salvini a continué de distancer Luigi Di Maio, l’autre vice-Premier ministre du pays, en tant que symbole politique et public de l’opposition farouche à l’UE. La Ligade Salvini a atteint 36,2% des intentions de vote en novembre, ce qui fait le quatrième sondage consécutif montrant une augmentation, selon une enquête Ipsos du journal Corriere della Sera. Le Movimento 5-Stelle (M5S), qui s’était imposé comme le premier parti lors des élections générales de mars, a chuté à 27,7% ce mois-ci, contre 28,7% en octobre. »
Cette situation place Salvini exactement où il veut être, aux commandes, orchestrant le spectacle de l’attaque contre Bruxelles dans le cadre de l’avenir de l’Italie. Mais il ne joue plus seulement pour l’avenir de l’Italie. Il sait que l’Italie est désormais le porte-drapeau de la résistance face à la tension particulièrement odieuse de la technocratie européenne. 
Salvini a discrètement mis de côté la question de Italeave(Italexit) lors de la campagne des élections de mars parce que c'était de bonne politique. Une fois enfonction, lui et Luigi Di Maio, son partenaire du M5S, se sont engagés à fond dans un paquet de mesures économiques qui à la fois rencontrent une promesse de campagne et constituent un doigt d’honneur à l’intention de Merkel. De plus, Salvini a annoncé avec Orban le développement d’une “Ligue des Ligues” pour prendre d'assaut la Bastille du Parlement européen aux élections de mai 2019.
Plus il agit dans ce sens, plus il devient populaire.
Plus important encore, plus Di Maio et lui renforcent à leurs engagements, plus les Italiens voient Bruxelles comme l’ennemi de leur avenir. Et ne vous y trompez pas, ils suivent de près la façon dont Theresa May la “Dame de Plâtre” accouche d’un Brexit de cauchemar pour les Britanniques et par conséquent comment il faut procéder, – au contraire de May, – pour faire face avec efficacité à la terrible “incertitude” de la rupture avec l’UE.
La menace de Salvini de renverser le gouvernement dont il est actuellement le chef de file, c’est une déclaration de guerre contre Bruxelles et le reste de la classe politique italienne qui tenterait de s’opposer à lui dans les négociations sur le budget et la dette. La Legaest actuellement le partenaire junior dans le gouvernement italien. Des élections anticipées pourraient facilement la voir dépasser les 40% et obtenir un mandat populaire quasiment imbattable pour soutenir son approche conflictuelle de Bruxelles, tout en forçant ses partenaires 5-Etoiles de la coalition à le suivre.
Il s’agit là d’une tentative d’un coup politique majeur pour Salvini. En cas de succès, il deviendra le pôle d’attraction des eurosceptiques dans tous les pays européens qui leur permettra de rompre avec le “merkelisme” et la consolidation du pouvoir autour de l’Allemagne au sein de l’UE.
Les problèmes d’endettement de l’Italie ne peuvent être résolus dans l’euro. Salvini comprend cela. Le plus gros obstacle à ses projets est le peuple italien lui-même. Salvini doit faire comprendre aux Italiens que les charges et les difficultés à court terme d’une sortie de l’euro sont facilement justifiées par les avantages à long terme.
J’ignore si Salvini a expliqué, et suffisamment expliqué, cette manœuvre mais c’est absolument ce qu’il devra faire. C’est, dans l’esprit et selon n’importe quel composant (euro ou pas euro) la sorte de manœuvre que Theresa May a refusée, et c’est pourquoi elle a engagé des négociations sur le Brexit qui ont produit un accord bien pire que la situation dont la Grande-Bretagne disposait en tant que membre à part entière de l’UE. »

Traduction par Dedefensa

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Jean Vinatier
Seriatim 2018

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