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mercredi 13 janvier 2021

Comprendre la défiance envers le vaccin pour sortir de l’épidémie de Covid par Frustration N°5079 15e année

 " Nous aurions pu, en cette fin d’année 2020, parler des profits mirobolants de la plupart des groupes capitalistes du monde, de la bonne santé des milliardaires qui contraste avec le nombre de licenciements en France et ailleurs, ainsi que de l’explosion de la pauvreté dans notre pays. Mais ce ne sont pas ces sujets-là qui mobilisent l’énerge des journalistes, politiques et citoyens. Ce qui semble faire rage dans les familles, au travail et à la télévision, c’est le débat autour du vaccin. D’un côté, les autorités politiques, médiatiques et intellectuelles du pays fustigent avec rage les réticences des citoyens face au vaccin qui peut nous sortir de la paralysie économique et sociale due au Covid, et sauver des vies. De l’autre, une grosse moitié de la population – selon divers sondages – qui est très hostile à la vaccination. Une fois de plus, la France est coupée en deux par des mécanismes politiques et médiatiques élitistes et arrogants qui nourrissent la colère et une défiance bien légitime. Comment espérer obtenir un consentement au vaccin en nous traitant de cette manière ? 

Une défiance qui n’est pas « anti-vaccin » par principe

La vaccination, définie par Louis Pasteur comme tout processus d’atténuation puis d’administration d’un agent pathogène afin de le rendre immunisant, est un immense progrès médical qui a permis à l’humanité de mettre fin à des épidémies meurtrières, comme la Tuberculose ou la Variole. Cette dernière a tué des centaines de millions de personnes à travers le monde et c’est une campagne de vaccination mondiale qui a permis, entre les années 50 et 80, son éradication totale.

Des courants anti-vaccins se sont pourtant structurés dès l’invention du processus, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France. Leurs fondements théoriques sont d’abord philosophico-religieux, avec l’idée que le vaccin est « contre-nature », ce qu’il est effectivement puisque l’humanité s’est dotée d’un moyen de repousser des agressions létales de virus issus de son environnement (et souvent de la modification qu’elle fait de son environnement, comme l’élevage intensif ou la déforestation). Ils sont aussi individualistes : l’acte de vaccination est un acte surtout altruiste, puisqu’il s’agit de stopper la diffusion d’un virus dans une vaste population, sans être forcément soi-même exposé ou “à risque”. Les courants anti-vaccins revendiquent un droit inaliénable au libre-choix et à la possibilité de refuser, si on le souhaite, la médecine moderne.

On aurait donc tort de penser que la défiance envers un vaccin est apparue avec l’épidémie de Covid. Cependant, les discours anti-vaccins qui circulent actuellement dans la population ne sont pas directement liés à ces courants militants. L’étude de la fondation Jean Jaurès (think tank proche du PS et de LREM) montre que la première cause de défiance est la crainte d’un manque d’efficacité du vaccin suivi de près par la crainte d’effets indésirables. Par ailleurs, les femmes seraient plus défiantes envers le vaccin que les hommes. L’étude nous apprend aussi que les personnes les plus hostiles aux vaccins sont celles qui votent pour des candidats hostiles aux institutions existantes – mais pour des raisons bien différentes – Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

Autrement dit, la méfiance envers le vaccin contre le Covid-19 est majoritairement liée au vaccin lui-même et à celles et ceux qui vont l’administrer – les institutions gouvernementales et sanitaires. Dire que les Français sont « anti-vaccin » c’est amalgamer des courants structurés et militants avec une opinion politique qui n’a rien de purement délirant ou irrationnel.

Des précédents qui nourrissent légitimement des inquiétudes"

La suite ci-dessous :

https://www.frustrationmagazine.fr/comprendre-la-defiance-envers-le-vaccin/

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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