Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



samedi 2 janvier 2021

Des accords de Lancaster House au Grand large par Jean-Sylvestre Mongrenier N°5063 15e année

 « Le dixième anniversaire des accords de Lancaster House signés entre le Royaume-Uni et la France le 2 novembre 2010, est passé inaperçu dans le contexte des crises qui secouent le monde. Mais à l’heure où sonne le Brexit, Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut Thomas More invite à prendre la mesure de ces accords et de leur potentiel. "Il convient de rappeler, écrit-il, que l’Europe de la défense n’est pas la défense de l’Europe et que seuls Londres et Paris assument encore, non sans difficultés, une ambition mondiale."

ouvert par le fracas de l’élection présidentielle américaine et les commentaires de la crise sanitaire qui menace de submersion les pays occidentaux, le dixième anniversaire des accords de Lancaster House (2 novembre 2010) est passé inaperçu. Pourtant, signée par le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre du Royaume-Uni David Cameron, cette coopération militaire franco-britannique conditionne le futur d’une Europe qui, rétractée sur elle-même, ne serait plus elle-même.

De prime abord, il doit être rappelé que l’Europe de la défense n’est pas la défense de l’Europe : la gravité de la situation générale et les incertitudes américaines ne prouvent en rien le bien-fondé d’un projet d’une défense européenne intégrée, conçue selon un schéma de pensée constructiviste et artificialiste. La méthode intergouvernementale demeure plus souple et efficace.

Nonobstant l’établissement en 2017 d’une « coopération structurée permanente » ( [1]), il n’existe pas en effet de noyau dur militaire européen, ni même de pilier de défense franco-allemand. Si les dirigeants allemands conviennent que les alliés européens doivent produire un plus grand effort militaire, il n’est pas question pour eux de « mort cérébrale » de l’OTAN ( [2]).

Ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer vient à nouveau de signifier l’importance accordée aux relations transatlantiques ( [3]). Au demeurant, la réflexion allemande est empreinte du sens des réalités : l’Union européenne ne constitue pas un acteur géostratégique unifié, capable de poser des actes de souveraineté. L’invocation répétée d’une « souveraineté européenne » ne dissimulera pas l’absence de points d’appui et de facteurs porteurs pour aller en ce sens : il n’existe pas de dessein commun et de projet partagé d’une fédéralisation de l’Europe. Historiquement, il est d’ailleurs malaisé de trouver un exemple de fédération sans fédérateur. »

La suite ci-dessous :

https://www.boulevard-exterieur.com/Des-accords-de-Lancaster-House-au-Grand-large.html

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

Aucun commentaire: