Une réconciliation comme un mariage suppose que l’on soit deux ! Est-ce le cas ? Le travail de Benjamin Stora est censé avoir son parallèle de l’autre côté de la Méditerranée. Or, l’historien français remet son résultat au seul Président de la République. En plus de cette solitude, l’intitulé, Mémoire et Vérité, pose plus de barrières que de passerelles. Une vérité ici ne l’est pas de l’autre côté de la Méditerranée, de même que la mémoire.
Depuis qu’Emmanuel Macron s’est époumoné à dire nos crimes et à nier la culture française, le travail délicat demandé à Benjamin Stora ne pouvait aller que sur des chemins plus qu’escarpés. Certes, avançons-nous une liste de « chose simples à faire » mais il ne s’agit pas de faire de la communication et moins encore de remettre à la présidence algérienne l’ensemble des archives allant de 1830 à 1962…..quant à présenter des excuses, certes écartées donc évoquées, cela ne nous serait même pas pardonnés à Alger.
La France doit assumer son histoire de même que l’Algérie, la sienne. Il ne sert à rien de se flageller. La seule arme intelligente est celle du temps, de laisser partir celles et ceux qui eurent à connaître de la guerre d’indépendance de l’Algérie. La grande erreur, en plus de nous stigmatiser, est de croire que par une réconciliation d’écume, on dominerait des questions aussi vastes que celles des migrations, de l’islam, des séparatismes, des événements géopolitiques. Comment la France, entrée dans les doutes et les titubations, pourrait-elle aborder cent trente-deux années historiques ? Comment l’Algérie, encore fragile et tenue d’une main de fer par une coalition de généraux, passant d’un président malade à un autre, serait-elle en capacité tout d’un coup de dire « oui, nous sommes prêts » ? En réalité personne ne l’est.
Benjamin Stora a trop d’âge pour n’avoir pas compris que le travail de son équipe ne quitterait pas les bords de Seine et qu’il servirait à séduire lors de la prochaine campagne présidentielle.
C’est ainsi que loin d’avancer, on recule, que loin de s’élever, on reste dans les tourbières.
Au vu de l’état des choses, contentons-nous que les compétitions sportives entre nos deux pays se
déroulent bien, que nos étudiants et professeurs grandissent et ainsi de suite.
C’est plus modeste à défaut d'être plus sûr!
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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