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samedi 3 juillet 2021

Canada : le martyr des enfants Indiens, Inuits, métis N°5753 15e année

 Fin mai 2021, la découverte de centaines de tombes d’enfants autochtones en Colombie-Britannique, à proximité d’un ancien pensionnat catholique a tristement rappelé les duretés des assimilations envers les Indiens dont on confiait aux églises chrétiennes (protestante, catholique) le soin de les « éduquer ».

Depuis l’onde de choc ne cesse de grandir. Les Indiens et des acteurs favorables aux droits des minorités haussent le ton. Pour calmer le Jeu, Justin Trudeau a suggéré au Pape François de demander pardon, ce qu’il a fait décliner. Des statues des reines, Victoria et Élisabeth II ont subi des outrages (peinture, renversement, décapitation) et des églises attaquées.

Le Canada qui se targue d’être un melting-pot de référence ne s’attendait pas à voir ressurgir, par-delà les tombes tout un pan de son histoire dont les Indiens (comme aux États-Unis et en définitive sur tout le continent américain) furent les victimes. Et, en l’espèce, l’honnêteté, force à écrire que le Québec se montra aussi peu prévenant que l’état fédéral pour aborder la problématique indienne. Le Québec, ultime reste d’une présence française, une France qui avait axé au XVIIIe siècle, toute sa politique en réalisant une Grande Alliance indienne pour pallier notre faiblesse migratoire, biffa d’un trait ce passé contractuel. L’on sait que les Anglais, au terme de la Guerre de Sept ans donnèrent des vêtements variolés aux Indiens francophiles.

Le ressentiment indien est évidemment légitime avec cet inconvénient majeur pour Justin Trudeau de montrer que Toronto était infiniment plus ouvert aux migrants que préoccupé à veiller au passé indien qui remémore un passé colonisateur.

Les contraintes imposées aux indiens, métis et inuits trouveraient sans problème leur parallèle avec les colonisations brutales comme en Algérie, en Nouvelle-Calédonie (martyr des enfants caldoches),au Congo Belge, en Namibie allemande (refus de Berlin de toute repentance) sans parler des réserves indiennes établies par Washington.

Les sévices et les souffrances endurées par, dit-on, près de 150000 enfants font frémir et rappelle aussi de quelle manière le Royaume-Uni organisa dans les années 30 la déportation de centaines d’orphelins vers l’Australie (un film anglais a été réalisé sur ce sujet) Au-delà de la violence morale et physique infligée à des enfants, survient la politique nationale d’alors.

Dans un moment où la cancel culture, le wokenisme, la racialisation, l’indigénisme se bousculent au portillon du bien-pensant américain globalisé, atomisé et uniquement les yeux tournés vers les afro-américains, relais idéal pour dénoncer le mauvais blanc en Afrique, voici que l’histoire toque à la porte.

Il y a une certaine justice à que les promoteurs, les avocats thuriféraires du globalisme subissent l’effet boomerang. Dans un superbe livre noir, La note américaine, David Grann décrit la fin de la tribu Osage (Oklahoma) déplacée vers un territoire rocailleux d’où surgira le pétrole. Un court moment d’opulence puis les assassinats se succéderont : pas question de laisser le pétrole entre des mains indiennes ! Des locaux au FBI naissant, une complicité sinistre.

Le passé se rappelle toujours à votre bon souvenir, plus on l’enterre plus il réapparait. Depuis les entrailles de la Terre, les âmes de ces pauvres enfants martyrs devraient nous faire battre la chamade…mais voilà ils ne sont qu’Indiens, qu’Inuits, métis, que les témoins gênants, contrariants dans le flot oratoire sur le monde nouveau à la repentance bien paramétrée…Pas de place pour « Indian Lives Matter » ?

 

Notes :

1-Blueberry : Charlier et Giraud aborde ce sujet quand Blueberry noue une relation amicale avec Geronimo qui lui raconte son enfance…

2-Plus largement on pourrait rappeler les traitements terribles et ignominieux infligés aux enfants orphelins ou mineurs isolés au XIXe/XXe siècle dans toute l’Europe.

De même souvenons du déplacement contraint des jeunes antillaises en France jusque dans les années 60…..

3-Au-delà de la question des enfants indiens, sur la violence faite aux enfants, voir ou revoir le film remarquable mais insoutenable de Clint Eastwood, L'échange (2008) avec Angelina Jolie

 

 Livre:

Grann(David): La note américaine , Pocket, Paris, 2019

https://www.ombres-blanches.fr/litterature/litterature-anglo-saxone/livre/la-note-americaine/david-grann/9782266288552.html

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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