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lundi 26 juillet 2021

Passe sanitaire : le parlement à genoux N°5970 15e année

La rapidité avec laquelle le sénat a veillé à ne pas contrarier Emmanuel Macron est illustrative de la réduction des élus qui trouveront tout de même le moyen de s’étonner de la progression de leur discrédit et de l’abstention.

Si le licenciement d’un salarié non vacciné n’est plus dans le texte de loi, il n’empêche qu’une série de mesures le conduiront à ne plus avoir de travail s’il ne changeait pas d’avis. De même pour le contrôle des citoyens positifs au Covid, ce n’est plus la police qui interviendrait mais les agents de l’assurance maladie. Pour le reste, rien ! Les 12-17 ans seront vaccinés, les terrasses extérieures n’auront pas une dérogation…Dans l’absolu, on ne voit pas pourquoi la colère descendrait d’un cran. Le passe sanitaire est dans son entier. Les Républicains tant à l’Assemblée qu’au Sénat par leur absentéisme et leur abstention ont montré aux Français toute leur roublardise et leur générale combinaison politicienne dans l’optique de la prochaine campagne présidentielle.

Quant au Conseil Constitutionnel qui a déjà admis (comme le Conseil d’Etat) le passe sanitaire comme cadre non inconstitutionnel, pourquoi regimberait-il ? Et ultime scandale, ce n’est pas l’opposition qui a posé un recours devant ce Conseil mais le Premier ministre, Jean Castex. Ainsi avons-nous l’auteur d’un projet de loi qui après avoir obtenu l’aval parlementaire, se tourne vers le Palais Royal avec la question de son choix pour en attendre une réponse déjà rédigée !

Emmanuel Macron est satisfait de cette soumission et, comme l’écrit l’Opinion, bien évidemment retarde les réformes structurelles afin d’éviter toute coalition revendicative quand, de leur côté, les Républicains espèrent récupérer l’étiquette réformatrice. L’auteure de l’article, Nathalie Segaunes, l’écrit bien 1:

« Plus ou moins discrètement, au fur et à mesure qu’approche l’échéance présidentielle, le pouvoir macroniste recule donc face aux « décisions difficiles ». La droite s’engouffre déjà, à neuf mois de la présidentielle, dans la brèche, prête à piquer à Emmanuel Macron son costume de réformateur. Valérie Pécresse se disait jeudi « plus réformatrice qu’Emmanuel Macron » pour justifier sa candidate à la primaire de la droite pour la présidentielle. Xavier Bertrand moquait quelques jours plus tôt le « volontarisme d’opérette » d’Emmanuel Macron sur les retraites. « Notre projet pour 2022 sera assez facile à élaborer, sourit un ponte de la droite : il suffira de boucher les trous de M. Macron. Il n’a rien fait sur les retraites, sur la dépendance, pour réduire la dette… » « Même si on ne gagne pas une élection sur un bilan, un bilan peut plomber un candidat », estime la politologue Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès. »

Nous avons donc une classe politique, canard sans tête, qui poursuit sa course totalement séparée des Français, ne s’appuyant que sur une minorité très mobilisée, et votante relativisant les lois liberticides tant qu’elles ne compromettent ni le profit, ni  l’économie.

 A partir du 1er janvier 2022, Emmanuel Macron assurera la présidence européenne, succédant à l’eurosceptique slovaque alors même que son crédit est plus qu’entamé :

«  Vu de Bruxelles, la crédibilité de Macron en tant que réformateur national est très affaiblie, note Yves Bertoncini, président du Mouvement Européen France. Avec un déficit public attendu de 9,4 % en 2021, alors qu’il s’était engagé à le ramener à 0 % en 2022, « il est perçu comme un dirigeant qui ne sait pas tenir ses comptes ».

Pire : il y a un an, Emmanuel Macron avait assuré que « ce n’est pas le contribuable français qui paiera » le plan de relance européen, qui devait être alimenté par des « ressources propres » de l’Union européenne. Or cette perspective s’est effondrée la semaine dernière, avec le gel du projet de taxe Gafam, qui devait abonder ces « ressources propres ».

Stricto sensu, rien ne tient mais tout continu sur fond de colères multiples. Actuellement, les Français mécontents sont seuls dans les rues dans l’indifférence des « sachants, des clercs, des syndicats, des intellectuels, des corps intermédiaires… » pour le profit immédiat de combinaisons politiciennes.

A suivre…le 31 juillet ?

 

Source :

1-    https://www.lopinion.fr/edition/politique/reformes-pente-douce-tres-douce-250696

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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