Jean-Pierre
Chevènement aimerait voir naitre un socle, celui de « l’Europe
européenne » et souhaiterait que le dialogue Mélenchon/Dupont-Aignan en
constitue la première réplique. Tout en notant que Jean-Pierre Chevènement
exclue les communistes qui furent et restent toujours très patriotes, il paraît
bien étonnant de croire que des partis qui ne cessent pas de fondre,
retrouveraient via une union, le chemin
des cimes.
Comme
homme politique, Jean-Pierre Chevènement n’a pas tort même s’il a,
malheureusement, démontré de quelle manière il avait manqué le coche au début
des années 2000 en ne sachant pas s’affranchir « de la gauche ».
Faire tenir un Mélenchon et un Dupont-Aignan relève un peu de la gageure, le premier
efface les frontières quand le second en grossit le trait….L’ancien ministre de
François Mitterrand qui eut le courage de démissionner en janvier 1991 ne
voulant pas cautionner une intervention qu’il jugeait coloniale en Irak, reste
toujours très politicien. Sa marge de manœuvre est étroite. Marine Le Pen, tout
juste victorieuse de son père, a réussi à se doter d’un groupe au parlement
européen. Alors qu'elle mise sur la conquête de deux régions, Nord et PACA en décembre
prochain, elle vient de recevoir la bénédiction de deux puissances, certes d’une
nature différente, du CRIF et de Time Magazine. Autant le dire Marine Le Pen
est à la cour.
Jean-Pierre
Chevènement calculerait-il un rassemblement autour de sa personne via le Front
de gauche et Debout la France quand le PS, les Républicains et le Front
National s’apprêtent à devenir chacun le rouleau compresseur de l’autre…. ? Peut-il créer la surprise ? A
la condition d’avoir uni la carpe et le lapin : est-ce réalisable ?
L’homme
Jean-Pierre Chevènement est un honnête homme, au sens classique, convaincu que
la France devrait avoir un autre avenir en dehors du PS, des Républicains et du
Front National. C’est oui mais n’oublierait-il le changement profond de la France traversée par la perte de l'indépendance: la souveraineté et l’identité. Ce qui se passe en
Grèce, avec toute la violence que l’on y note, est un signal puissant adressé
par la nomenklatura bruxelloise : une volonté populaire issue des urnes ne
pouvait ni ne devait se placer au-dessus de l’Union ! Nous sommes bien en
guerre et Jean-Pierre Chevènement devrait sonner le tocsin sauf que le bedeau n’est que dans une seule
église à la fois….
Très respectueux
de Jean-Pierre Chevènement, je comprends son appel comme un signal, de même que
celui de Valéry Giscard d’Estaing, qui eut été grand s’il avait
cessé de lorgner vers les anglo-américains…Aujourd'hui, les Français prennent d’autres
voies, claires, confuses, furieuses et velléitaires.
Giscard
d’Estaing a plus de quatre-vingt ans, Chevènement 76 printemps : que grands âges! On me rétorquera que De Gaulle retourna au pouvoir à 68 ans, ce
qui était beaucoup à l’époque : l’esprit du CNR soufflait suffisamment
pour en gommer les bougies et l'homme du 18 juin avait de toute façon un souffle atomique : serait-ce le cas aujourd’hui ?
Jean-Pierre
Chevènement ne serait-il pas plus libre s’il lançait son appel sans solliciter
aucun parti, tout simplement les Français…. ?
Source
Jean Vinatier
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