La semaine qui commence sera
intense ! Les Grecs affrontants seuls les autres Etats de l’Union, l’ensemble
de la zone euro et le FMI sont David contre Goliath. Les médias veillent,
toujours à mettre en exergue chaque démarche grecque comme une concession et ne
cessent pas de flatter les « bruxellois ». On oublie que les Grecs
continuent à manœuvrer, assurés d’avoir à terme, une base arrière eurasiatique ;
de même oublie –t-on que le gouvernement socialo-mollétiste français se débat
comme un beau, diable afin d’éviter à s’assoir sur 68 milliards d’euros qui
deviendraient si le défaut était, autant d’impôts pour les Français (enfin
moins de la moitié). S’il n’est pas improbable que la Grèce fasse défaut, au
moins obtiendrait-elle un effacement partiel qui soulagerait d’autant les
gouvernements allemand et français. On comprend mieux le spectacle dont nous
sommes abreuvés. Si Athènes s’inclinait en fin de semaine (la date du 30 juin devenant
une sorte de Sarajevo 14 post-moderne), ce gouvernement d’union –comme le
souligne Jacques Sapir ci-dessous- aura mis à nu les fameuses institutions
européennes et montré toute l’étendue de leurs constantes nocivités….Le
possible vaincu grec en sortira fortifié
par son entrée dans le grand jeu des BRICS et de l’Eurasie et les vainqueurs honnis
en haillons. Qui perd gagne !
L’article de Jacques Sapir :
« Quel que soit
le résultat de l’Eurogroupe qui doit se réunir le 22 juin, lundi prochain, il
est désormais clair que le gouvernement grec, abusivement appelé
« gouvernement de la gauche radicale » ou « gouvernement de
SYRIZA », mais en réalité gouvernement d’union (et le fait que cette union
ait été faite avec le parti souverainiste ANEL est significatif), a remporté
des succès spectaculaire. Ces succès concernent tant la Grèce, où le peuple a
retrouvé sa dignité, que les pays européen, ou l’exemple donné par ce
gouvernement montre désormais la marche à suivre. Mais, et c’est le plus
important, ce gouvernement – dans la lutte sans merci qu’il a mené contre ce
que l’on appelle par euphémisme les « institutions », c’est à dire
pour l’essentiel l’appareil politico-économique de l’Union européenne,
l’Eurogroupe, la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne – a
démontré que le « roi est nu ». L’ensemble de la structure, complexe
et peu transparente de cet appareil politico-économique a été mis au défi de
répondre à une demande politique, et c’est avéré incapable de le faire. L’image
de l’Union européenne en a été fondamentalement altérée. Quoi qu’il sorte de la
réunion de lundi prochain, qu’elle se solde par un constat d’échec ou par une
capitulation de l’Allemagne et du courant « austéritaire », ou même,
ce que l’on ne peut exclure, par une défaite du gouvernement grec, l’appareil
politico-économique de l’UE aura fait au grand jour la preuve de sa nocivité,
de son incompétence et de sa rapacité. Les peuples des pays européens savent
désormais où se trouve leur pire ennemi.
[….]
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
SERIATIM 2015
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