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dimanche 27 septembre 2015

Hidalgo et les 250 délateurs N°1415 9e année




La journée sans voiture voulue par la maire de Paris s’accompagne de la création d’un corps de 250 « signaleurs » ou délateurs en charge de dénoncer les automobilistes résistants. Cette décision n’a fait l’objet d’aucun article critique et n’a suscité aucune ire de la part d’associations d’habitude en démarrage automatique ! On ne peut prendre à la légère le choix de Mme Hidalgo, on entre dans un engrenage très Vichy: la dénonciation du voisin est, alors, proche !
Quant à la journée sans voiture lancée au moment même où l’industrie de la voiture électrique prend son essor, elle est absurde. Au lieu de faire de Paris une ville en pointe dans les nouveaux moyens de locomotion, la mairie et l’Elysée se flattent, au contraire de nous ramener deux siècles en arrière. Peut-on sérieusement croire qu’une capitale puisse être sans voiture ? Sommes-nous dans un village ?
Une capitale est trépidante, vive, dynamique, celle d’Anne Hidalgo, des Verts et communistes qui ne sait que soutenir l’industrie de la nuit et de leurs nuisances répétées, ne serait plus  qu’un décor de triste mine.
La politique démagogique d’Anne Hidalgo comme son budget participatif des parisiens, véritable leurre pour imposer les choix de la mairie sous couvert « d’une démocratie » qui n’en sera pas1 faisant craindre le pire : on projet de redessiner la carte des arrondissements de Paris en est un exemple : elle se sait minoritaire en voix et craint que la prochaine échéance moins favorable encore, alors même que le scrutin d’arrondissement est un atout. La vraie démocratie serait, au contraire d’élire le maire de Paris au suffrage universel ou à la proportionnelle.
Quand on regarde le fonctionnement de cette mairie dont le déficit budgétaire grandit, en dépit de toutes les hausses décrétées, ne s’aperçoit-on pas que le système ne tiendrait plus, à terme, que par des « signaleurs » et des « Judas d’arrondissement » (affaire de la Tour Triangle où Anne Hidalgo retourna des élus de droite dont Rachida Dati).
Ce Paris apparemment paisible, sans voiture mais fermement tenu par un pool de groupes financiers, de lobbies puissants, où les gens iraient sans se soucier du salaire, se contentant d’accompagner les « Pierrots de la Nuit » lourdement subventionnés par la mairie de Paris et le ministère des Affaires Etrangères, s’abreuveraient de spectacles : coupe européenne de football (2016), mondiale de rugby (2023), jeux olympiques (2024), exposition universelle (2025), se prosterneraient devant les futurs 17 oliviers de la place (défigurée) de la République pour commémorer les victimes du 11 janvier 2015 ; ce Paris-là ne deviendrait plus qu’un asile « prêt à consommer, à s’étourdir de « fêtes » » sous la férule des « signaleurs ». Fin de Paris !

Jean Vinatier
Seriatim 2015



Note :
1-Voir la consultation parisienne tronquée : berge de Seine rive droite : le choix est entre deux types de fermeture.

Lire l’excellent édito de Didier Rykner :
La Tribune de l’Art s’acharne-t-elle sur Anne Hidalgo ?

Extrait  de l’édito:
[….]
C’est ainsi que ces derniers jours, trois informations dont nous n’avons pas parlé démontrent qu’il n’y a pas de répit dans les offensives d’Hidalgo contre Paris :
 le 22/9/15, dans Le Monde, on apprend qu’Hidalgo a remis au président François Hollande une note confidentielle où elle réclame, entre autre, que le plan de sauvegarde du Marais ne relève plus de l’État mais de la mairie. On imagine ce qu’elle ferait dans le Marais si on lui laissait faire ce qu’elle voulait.
 le 24/0/15, Le Figaro) annonce qu’elle va « honorer les victimes des attentats de janvier ». Initiative louable. Mais que propose-t-elle notamment ? De planter 17 oliviers place de la République. Sans même souligner la stupidité qu’il peut y avoir à vouloir planter des oliviers qui vont rapidement crever sous le climat parisien, on se demande bien où elle va les installer. À la place d’arbres existants ? En plus des arbres existants ?
Sur la place de la République, Anne Hidalgo est une récidiviste, elle l’a vandalisée, avant de la transformer en un espace festif mais profondément laid, détruisant complètement la composition du XIXe siècle, et laissant depuis janvier la statue de la République (à peu près le seul élément ancien subsistant sur la place) couverte de tags et de graffitis.
 le 24/9/15 toujours, on apprend via le site Culturebox de France Télévision que sur les 126 orgues appartenant à la ville de Paris, seuls 14 sont « jugés en bon état », et que le budget dans ce domaine est seulement de 250 000 euros… Comme les églises dans lesquelles elles se trouvent, les orgues parisiennes sont donc en grand danger, sans que la Mairie de Paris y consacre les moyens nécessaires (et de très loin).
Parmi les scandales innombrables dus à la municipalité, nous pouvons citer (de manière hélas non exhaustive) ceux qui sont nés en 2015 et contre lesquels il va falloir se battre dans les années à venir.
 le budget participatif dont plusieurs projets menacent directement le patrimoine,
 les prochains travaux d’aménagement de plusieurs places parisiennes auxquelles la mairie veut faire subir le même sort que la République (sans compter les autres places, celle des Victoires et la place Vendôme incluses dans le buget participatif),
 les travaux sur la gare du Nord,
 les travaux à venir sur l’hôpital Lariboisière, juste à côté de la gare du Nord donc, sur lesquels nous n’avons pas pu avoir encore de détails, mais dont l’annonce semble menaçante.
Sans oublier tous les combats en cours :
 le massacre des Serres d’Auteuil pour agrandir Roland-Garros,
 l’état désastreux des églises parisiennes,
 la construction des tours dans Paris intra-muros, notamment la Tour Triangle,
 la gestion désastreuse de l’envahissement des cadenas sur les ponts parisiens,
 la déshérence du petit patrimoine parisien,
Ou ceux dont on ne parle plus mais qui reviendront peut-être un jour, comme la construction d’immeubles au milieu de l’avenue Foch
En terminant sur des combats définitivement perdus :
 la destruction de la piscine Molitor,
 la destruction de l’ilot ancien de la Samaritaine,
ou du combats gagné contre la politique de destruction de la ville (nous n’en voyons hélas qu’un) : la sauvegarde de la Halle Freyssinet (que la mairie ose désormais s’attribuer).
Et tout cela en un an et demi (certains dossiers ont commencé antérieurement, mais Hidalgo était déjà première adjointe au maire, chargée de l’urbanisme) : on peut imaginer ce que sera Paris en fin de mandat, dans quatre ans et demi. Dénoncer haut et fort cette politique effroyable est un devoir. Et nous avons bien l’intention de continuer. »

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