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vendredi 11 septembre 2015

Retour N°3198 9e année



Revenu à Paris dès le 25 août pour des raisons familiales qui trouvent, aujourd’hui, un épilogue heureux, je garde, donc, un souvenir agréable de mes 710 kilomètres à vélo depuis Batz sur Mer jusqu’à Caen via Perros-Guirec, Cancale, Valognes et Colleville-sur-Mer. Me perdant ici et là, flânant ici et là, faisant halte ici et là après une étape journée entre 140 et 160 kilomètres, rencontrant nombre de Bretons et Normands charmants et conviviaux, campant en mode « sauvage » ou bien louant une chambre d’hôte. Le temps m’apporta tout : soleil, orage, pluie, vent, tempête. Je souris à ce jour de pluie amazonienne quand arrivant, à Saint-Sauveur-le Vicomte : trempé, dégoulinant, les cheveux longs ne retenant plus rien, avec un bronzage que le crépuscule accentuait : je ressemblais au dire de Patrick et Virginie qui m’accueillirentintrigués dans leur maison d’hôtes  à Géronimo : l’Indien eut une chambre immense de 40 m2 et ne le regretta pas tant les bourrasques furent violentes toute la nuit…
Cette succession météorologique ne fit qu’amplifier les paysages réellement splendides : la Bretagne intérieure est de toute beauté (Malestroit, Lizio, Saint-Marcel, les baies : de Saint-Brieuc, du Mont Saint-Michel) ; le Cotentin me retint par sa forêt profonde et la visite de Valognes, jusqu’en juin 44 un petit Versailles avec la cinquantaine d’hôtels particuliers disparus brutalement : l’hôtel de Beaumont épargné par miracle enchante par son architecture, son jardin et, surtout, son magnifique escalier à double révolution, l’âme de Barbey d’Aurevilly  y flotte de même que celles de toutes ces dames d’antan pressées autrefois de se retrouver pour y cancaner. Basculant, ensuite, vers Carantan je cheminais vers les lieux importants du Débarquement : Sainte-Mère l’Eglise, Sainte Marie du Mont puis, au-delà d’Isigny la départementale 514 m’emmena sur toutes les plages successives de juin 44. Je tentais de me reconstituer ces semaines terribles d’âpres combats des deux côtés, les bombardements, les ruines partout et toute admirablement relevées. Ce fut ma surprise de découvrir tout le long de cette côte normande l’extrême entretien des fermes fortifiées, des manoirs, châteaux et églises. S’il est banal d’écrire que la France est belle où que nous la traversions, il est bien doux de se sentir évadé au détour d’une route, d’un lieu, d’une géographie : terre, mer et montées furent mes compagnes…..
Et maintenant retour dans le marécage politique…..

Jean Vinatier
 Seriatim2015

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