Revenu
à Paris dès le 25 août pour des raisons familiales qui trouvent, aujourd’hui,
un épilogue heureux, je garde, donc, un souvenir agréable de mes 710 kilomètres à vélo
depuis Batz sur Mer jusqu’à Caen via Perros-Guirec, Cancale, Valognes et
Colleville-sur-Mer. Me perdant ici et là, flânant ici et là, faisant halte ici
et là après une étape journée entre 140 et 160 kilomètres, rencontrant nombre
de Bretons et Normands charmants et conviviaux, campant en mode
« sauvage » ou bien louant une chambre d’hôte. Le temps m’apporta
tout : soleil, orage, pluie, vent, tempête. Je souris à ce jour de pluie amazonienne
quand arrivant, à Saint-Sauveur-le Vicomte : trempé, dégoulinant, les
cheveux longs ne retenant plus rien, avec un bronzage que le crépuscule
accentuait : je ressemblais au dire de Patrick et Virginie qui m’accueillirentintrigués dans leur maison d’hôtes à Géronimo :
l’Indien eut une chambre immense de 40 m2 et ne le regretta pas tant
les bourrasques furent violentes toute la nuit…
Cette
succession météorologique ne fit qu’amplifier les paysages réellement
splendides : la Bretagne intérieure est de toute beauté (Malestroit,
Lizio, Saint-Marcel, les baies : de Saint-Brieuc, du Mont Saint-Michel) ;
le Cotentin me retint par sa forêt profonde et la visite de Valognes, jusqu’en
juin 44 un petit Versailles avec la cinquantaine d’hôtels particuliers disparus
brutalement : l’hôtel de Beaumont épargné par miracle enchante par son architecture,
son jardin et, surtout, son magnifique escalier à double révolution, l’âme de
Barbey d’Aurevilly y flotte de même que
celles de toutes ces dames d’antan pressées autrefois de se retrouver pour y
cancaner. Basculant, ensuite, vers Carantan je cheminais vers les lieux
importants du Débarquement : Sainte-Mère l’Eglise, Sainte Marie du Mont
puis, au-delà d’Isigny la départementale 514 m’emmena sur toutes les plages
successives de juin 44. Je tentais de me reconstituer ces semaines terribles d’âpres
combats des deux côtés, les bombardements, les ruines partout et toute
admirablement relevées. Ce fut ma surprise de découvrir tout le long de cette
côte normande l’extrême entretien des fermes fortifiées, des manoirs, châteaux
et églises. S’il est banal d’écrire que la France est belle où que nous la
traversions, il est bien doux de se sentir évadé au détour d’une route, d’un
lieu, d’une géographie : terre, mer et montées furent mes compagnes…..
Et
maintenant retour dans le marécage politique…..
Jean Vinatier
Seriatim2015
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