Le site de Paul Jorion a mis en
ligne un article de Zébu bienvenu et excellemment panoramique ! Vladimir
Poutine joue bien aux échecs : il emporte une partie….
« ‘L’Occident’,
comme on aime parfois dénommer un conglomérat d’intérêts parfois communs et
parfois divergents, notamment lorsqu’il s’agit d’économie et de finances,
pensait que la Russie était sur le reculoir, voire même sur l’éteignoir avec la
crise chypriote en 2013 qui fut, aussi, une pierre supplémentaire dans un
jardin russe proche-oriental qui semblait rapetisser à vue d’œil ces dernières
années. Le bail-in imposé à Chypre, aux oligarques russes et par suite à la
Russie, était une première, tant pour des institutions financières jusqu’alors
habituées à des bail-out généreux parce que couverts par les gouvernements, que
pour une Union européenne qui, même indirectement, s’imposait ainsi face aux intérêts
russes. Et quand le président nouvellement élu d’Ukraine dut choisir entre cet
‘Occident’ et la Russie, on pensa fin 2013 que l’Ukraine pencherait vers
l’Union Européenne pour une foule de raisons, notamment économiques et
financières, pour un pays endetté comme elle l’était, en faisant déjà miroiter
un ‘plan d’aide’ financier.
Au Proche-Orient, la Russie ne pouvait plus guère compter que sur le régime
de Bachar Al Assad et sur l’Iran, tous deux en difficultés, le premier pour
avoir accepté et suivi le plan imposé de désarmement et de destruction de ses
armes biologiques, devant faire face par ailleurs à une opposition autrement
plus structurée avec Daech et perdant du terrain progressivement, le second par
les sanctions économiques imposées par ce même ‘Occident’ du fait de ses
activités nucléaires.
Dans le même temps, les ambitions régionales d’une Turquie en plein essor
s’affirmaient, soutenues en cela par les révolutions arabes qui avaient
notamment permis en Egypte aux Frères musulmans d’accéder au pouvoir
démocratiquement par l’élection de M. Morsi à la présidence et au Qatar de
contrecarrer les ambitions de l’Arabie Saoudite. La Russie semblait ne pas
pouvoir être en mesure de faire face au destin de sa disparition annoncée de
cette région, et plus globalement, de son ‘containment’ par ‘l’Occident’ dans
le monde, sinon sur ses frontières ouest et sud-ouest, celles qui importent en
définitive à ‘l’Occident’.
‘Ivan’ n’aurait ainsi plus que l’Orient comme seul horizon …
Deux ans plus tard, c’est à un tout autre scenario que nous sommes en train
d’assister.
[….]»
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim2015
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