La Syrie revient donc en force sur la scène
française. Les Français, tout en montrant peu d’enthousiasme à accueillir les
migrants syriens, approuveraient une intervention militaire au sol….Les
Français entonnent donc pour la seconde fois, l’air de « Partant pour la
Syrie », hymne national pendant le règne de Napoléon III. Hortense de
Beauharnais et Alexandre de Laborde, les auteurs de cette chanson hymne à la
croisade revue à la mode du temps sous le Premier empire, s’ébaubiraient de la revoir entonnée. Le
Second empire avait déjà marqué son époque par une intervention militaire dans
les montagnes de ce pays, première étape vers la création du Liban.
Le mollétisme de François Hollande le porte
vers les expéditions militaires, lui qui ne cessa comme ses pairs de dénoncer,
au nom des grands principes, les ventes d’armes françaises. Le socialisme n’est
pas à une contradiction près, il est de toute façon très leste avec la morale
et les idéaux, son intention première étant de se ranger toujours sous l’aile
de la « puissance guide ».
François Hollande et Laurent Fabius
seraient-ils jaloux du désastre causé par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en
Libye pour le reproduire en Orient, cette-fois, très compliqué ? On
pourrait le croire tant ils mettent une constance dans leur aversion pour un
régime laïc au point de soutenir du plus qu’ils le peuvent les islamistes même
si, ici et là, se trouve un paquet de « non-religieux ». Avant d’entrer
dans Damas tel Laurence d’Arabie et le
prince Fayçal, l’exécutif français aura devant lui quatre obstacles :
Russe, Turque, Iranien, Etatsunien sans omettre les monarchies de la péninsule
arabique et bien évidemment Daesh, qu’on ne présente plus. Daesh sert de
prétexte à une dangereuse confrontation entre les intérêts conflictuels de
différentes puissances qui entremêlent le religieux, la géopolitique, les
routes énergétiques. L’Etat islamique, qui bat monnaie, exporte le pétrole à
travers le monde, de même que le coton qui sert à nos chemises, est une immense
faux qui balaie à son rythme les obstacles, recule et avance, se contracte et
se déploie au gré des circonstances. Les têtes stratégiques de cet Etat
islamique savent, aussi, qu’ils sont un rouage dans les ambitions des uns et
des autres : ainsi Washington qui entend user l’arme islamiste pour peser
sur les Européens, les eurasiens (Russie, Chine, Inde), de la Russie qui
escompte toujours gagner les mers chaudes, antique ambition tsariste, des
Wahhabites saoudiens, de l’Iran qui n’oublie que son emprise jusqu’au XVIIIe
siècle atteignait de peu la Syrie et la
Géorgie.
Pour la France, qui a remis sa souveraineté à
Bruxelles, son armée à l’OTAN, et opine à tout ce que prononce l’empereur du
Potomac, il n’y a plus grand-chose à affirmer. Aussi donnera-t-on l’illusion de
quelque chose de grand alors même que nous serons guidés, surveillés par tout
le monde. François Hollande, Laurent Fabius, Le Drian ont la rancune des
petites gens : ils veulent pendre Bachar Al-Assad. Ils ne savent pas
pourquoi mais ils s’entêtent jusqu’à la déraison. Sarkozy et Hollande sont, à
cet égard, d’une opiniâtreté démente, entraînant avec eux les Français qui n’ont
plus le moindre bon sens. La seule vue d’un enfant noyé suffit à nous enferrer
dans la géographie syrienne tout en ouvrant en grand nos portes « aux
migrants », leur flot terrible ne se tarissant plus.
Partants pour la Syrie ?
Jean Vinatier
Seriatim2015
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