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dimanche 13 septembre 2015

« Partant pour la Syrie » N°3199 9e année



La Syrie revient donc en force sur la scène française. Les Français, tout en montrant peu d’enthousiasme à accueillir les migrants syriens, approuveraient une intervention militaire au sol….Les Français entonnent donc pour la seconde fois, l’air de « Partant pour la Syrie », hymne national pendant le règne de Napoléon III. Hortense de Beauharnais et Alexandre de Laborde, les auteurs de cette chanson hymne à la croisade revue à la mode du temps sous le Premier empire, s’ébaubiraient de la revoir entonnée. Le Second empire avait déjà marqué son époque par une intervention militaire dans les montagnes de ce pays, première étape vers la création du Liban.
Le mollétisme de François Hollande le porte vers les expéditions militaires, lui qui ne cessa comme ses pairs de dénoncer, au nom des grands principes, les ventes d’armes françaises. Le socialisme n’est pas à une contradiction près, il est de toute façon très leste avec la morale et les idéaux, son intention première étant de se ranger toujours sous l’aile de la « puissance guide ».
François Hollande et Laurent Fabius seraient-ils jaloux du désastre causé par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en Libye pour le reproduire en Orient, cette-fois, très compliqué ? On pourrait le croire tant ils mettent une constance dans leur aversion pour un régime laïc au point de soutenir du plus qu’ils le peuvent les islamistes même si, ici et là, se trouve un paquet de « non-religieux ». Avant d’entrer dans Damas  tel Laurence d’Arabie et le prince Fayçal, l’exécutif français aura devant lui quatre obstacles : Russe, Turque, Iranien, Etatsunien sans omettre les monarchies de la péninsule arabique et bien évidemment Daesh, qu’on ne présente plus. Daesh sert de prétexte à une dangereuse confrontation entre les intérêts conflictuels de différentes puissances qui entremêlent le religieux, la géopolitique, les routes énergétiques. L’Etat islamique, qui bat monnaie, exporte le pétrole à travers le monde, de même que le coton qui sert à nos chemises, est une immense faux qui balaie à son rythme les obstacles, recule et avance, se contracte et se déploie au gré des circonstances. Les têtes stratégiques de cet Etat islamique savent, aussi, qu’ils sont un rouage dans les ambitions des uns et des autres : ainsi Washington qui entend user l’arme islamiste pour peser sur les Européens, les eurasiens (Russie, Chine, Inde), de la Russie qui escompte toujours gagner les mers chaudes, antique ambition tsariste, des Wahhabites saoudiens, de l’Iran qui n’oublie que son emprise jusqu’au XVIIIe siècle atteignait de peu la Syrie  et la Géorgie.
Pour la France, qui a remis sa souveraineté à Bruxelles, son armée à l’OTAN, et opine à tout ce que prononce l’empereur du Potomac, il n’y a plus grand-chose à affirmer. Aussi donnera-t-on l’illusion de quelque chose de grand alors même que nous serons guidés, surveillés par tout le monde. François Hollande, Laurent Fabius, Le Drian ont la rancune des petites gens : ils veulent pendre Bachar Al-Assad. Ils ne savent pas pourquoi mais ils s’entêtent jusqu’à la déraison. Sarkozy et Hollande sont, à cet égard, d’une opiniâtreté démente, entraînant avec eux les Français qui n’ont plus le moindre bon sens. La seule vue d’un enfant noyé suffit à nous enferrer dans la géographie syrienne tout en ouvrant en grand nos portes « aux migrants », leur flot terrible ne se tarissant plus.
Partants pour la Syrie ?

Jean Vinatier
Seriatim2015

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