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mardi 10 juin 2008

Chirac retour par ONG N°223 - 1ere année

Hier au milieu d’un parterre d’hommes d’Etat, de ministres, le Président Jacques Chirac a donné les trois coups de sa fondation depuis le musée du Quai Branly. Nicolas Sarkozy, lui-même, n’a pu se faire remplacer.
La Fondation Chirac dotée, en ce jour, d’un million d’euros compte intervenir en faveur des peuples premiers, apporter son soutien à la diversité de la planète. Ne va-t-elle pas financer la création d’une radio de et pour les pygmées ?
Le choix de Jacques Chirac de mettre sur pied cette fondation tranche avec ses prédécesseurs. Il est vrai que seul parmi les Présidents de la Ve République Valéry Giscard d’Estaing aurait pu monter une telle structure ; les autres étant morts ou en charge ou juste après leur mandat. L’époque est aux ONG et Jacques Chirac s’y engouffre autant par choix personnel que par stratégie politique. Avec cette fondation l’ancien Président se sent libre de réaliser selon ses seuls goûts les tâches que l’exercice présidentiel ne permettait pas. Les critiques ne manquent pas aujourd’hui pour le titiller sur ce point ; or, elles sont injustes. Politiquement, quel meilleur moyen de rester médiatiquement populaire auprès des Français avec une œuvre si bien intentionnée. Mme Chirac a les pièces jaunes, Monsieur aura les peuples démunis. C’est là un couple qui agit avec efficacité et précaution. La fondation donnera, également, à Jacques Chirac une stature internationale : nul doute qu’il parlera lors de grands colloques et que la presse relaiera ses dires. Sur le plan intérieur –et c’est là une des raisons qui a provoqué le déjeuner chez Thiou la semaine passée- Nicolas Sarkozy craint toujours de se voir disputer une place. Il fanfaronne au quotidien mais il sait fort bien qu’il a en face de lui un redoutable « tueur » politique. On prête à Jacques Chirac le calcul de devenir sénateur puis de là grimper au perchoir de la Haute Assemblée, il serait alors le deuxième personnage de l’Etat. Et rien que cette éventualité suffit à donner de la tension à l’actuel Chef de l’Etat. Les concurrences internes dans l’UMP et le retour sur la place publique des « chiraquiens » sont des bombes à retardement pour le cas où la situation économique et des tensions internationales viendraient à être.
Apparemment la fondation Chirac a tout de l’amabilité : ne voyait-on pas Jacques Chirac quitter le musée du Quai Branly les mains dans les poches, badinant avec les uns et les autres. Pour un peu, on le croirait seul et tout juste entouré d’un dernier carré. S’il ne dit rien à l’égard de son successeur (on saisira l’ironie du propos) il n’en pense pas moins.
Le très épais carnet d’adresses de Jacques Chirac s’il était côté à Wall Street attirerait, peut-être, une spéculation. Le monde multipolaire qu’il n’eut de cesse d’annoncer au début des années 2000 s’affirme davantage chaque jour et donne raison aux avertissements qu’il lançait. On rétorquera sur ce point l’usage qu’il fit de la « fracture sociale » en 1995 pour douter de son nouvel engagement. Il y a, pourtant, une différence de taille : il ne prétend plus à la charge suprême, il est un homme d’Etat libre.


©Jean Vinatier 2008

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