Si l’histoire s’accorde pour attribuer à Charles Frédéric Worth l’invention de la haute couture, en 1857, elle écrira, plus tard qu’Yves Saint-Laurent la termina en 2002.
C’est, en effet toute une histoire singulière que cette haute couture née de l’imagination de l’Anglais Worth (1826-1895) installé à Paris. Ce dernier proposa ses modèles aux femmes du monde alors qu’auparavant elles imposaient leurs vues. Ce point compte beaucoup parce qu’elle place la haute couture dans une dynamique marchande (création d’un marché) dans sa forme la plus raffinée qui soit. On regarde, un peu trop, le côté paillette de la haute couture, oubliant très souvent que certains créateurs s’ils pensèrent la femme pour la libérer, Poiret (adieu le corset), Coco Chanel, Jacques Fath, Christian Dior puis Yves Saint-Laurent, ils n’oublièrent pas pour autant l’évolution de la société. La couture n’est pas un monde figé, futile, emprisonné par les carcans mais, très novateur, dynamique, sensible aux foisonnements de la rue.
Yves Saint-Laurent se distingue, par exemple de Coco Chanel et de Christian Dior (bien omis par Pierre Bergé) très simplement par le fait qu’il put fonder une maison et la porter au pinacle ( Coco Chanel s’en remit très tôt entre les mains des frères Wertheimer, Christian Dior se tint dans l’empire Boussac ) avant de s’en défaire au profit de la famille Pinault en 2002 rivale de celle d’Arnault. Cette cession est symbolique à plus d’un point : elle marque très officiellement que la maison devenue marque internationale devait, elle-même, se tenir au sein d’une structure entrepreuneuriale plus aboutie avec des moyens financiers adéquats pour pérenniser. La marque fait l’image et l’image sert à décliner de multiples produits avec les conséquences commerciales logiques.
Yves Saint-Laurent né en 1936 et Karl Lagarfeld né en 1933, dotés de vastes cultures, présentent deux parcours instructifs. Le premier eut très tôt la démangeaison de la fondation surtout après son éviction de la maison Dior au profit de Marc Bohan, le second passé par Balmain, Patou puis Chanel, ne l’effleura que seulement (1984-1991).
C’est, en effet toute une histoire singulière que cette haute couture née de l’imagination de l’Anglais Worth (1826-1895) installé à Paris. Ce dernier proposa ses modèles aux femmes du monde alors qu’auparavant elles imposaient leurs vues. Ce point compte beaucoup parce qu’elle place la haute couture dans une dynamique marchande (création d’un marché) dans sa forme la plus raffinée qui soit. On regarde, un peu trop, le côté paillette de la haute couture, oubliant très souvent que certains créateurs s’ils pensèrent la femme pour la libérer, Poiret (adieu le corset), Coco Chanel, Jacques Fath, Christian Dior puis Yves Saint-Laurent, ils n’oublièrent pas pour autant l’évolution de la société. La couture n’est pas un monde figé, futile, emprisonné par les carcans mais, très novateur, dynamique, sensible aux foisonnements de la rue.
Yves Saint-Laurent se distingue, par exemple de Coco Chanel et de Christian Dior (bien omis par Pierre Bergé) très simplement par le fait qu’il put fonder une maison et la porter au pinacle ( Coco Chanel s’en remit très tôt entre les mains des frères Wertheimer, Christian Dior se tint dans l’empire Boussac ) avant de s’en défaire au profit de la famille Pinault en 2002 rivale de celle d’Arnault. Cette cession est symbolique à plus d’un point : elle marque très officiellement que la maison devenue marque internationale devait, elle-même, se tenir au sein d’une structure entrepreuneuriale plus aboutie avec des moyens financiers adéquats pour pérenniser. La marque fait l’image et l’image sert à décliner de multiples produits avec les conséquences commerciales logiques.
Yves Saint-Laurent né en 1936 et Karl Lagarfeld né en 1933, dotés de vastes cultures, présentent deux parcours instructifs. Le premier eut très tôt la démangeaison de la fondation surtout après son éviction de la maison Dior au profit de Marc Bohan, le second passé par Balmain, Patou puis Chanel, ne l’effleura que seulement (1984-1991).
Si Yves Saint-Laurent sentait, guidé par l’ambition de Pierre Bergé en quête de référence (il venait de quitter le peinte Bernard Buffet) que le moment de percer était bon (1962), Dior n’avait disparu qu’en 1957, pour imprimer son New Look à lui. La création du smoking féminin est dans cette ligne : modernité de la femme qui prend à l’homme son habit. C’était là parachever les œuvres de ses augustes prédécesseurs. Karl Lagerfeld, plus aérien et plus détaché de la frontière nationale comprit, avant tous les autres, la mondialisation en cours. Si on le critiqua avec abondance lors de son début chez Chanel quand il réinventa le tailleur, il renouvela la marque et sa créatrice : les Wertheimer le soutinrent totalement et le parfum N°5 explosa.
Saint-Laurent lui aussi prit soin de se doter d’un parfum emblématique (Opium) lequel se référait à l’Asie, aujourd’hui moteur de la planète et donc véritable accélérateur du développement de sa maison. Sa dernière biographe Laurence Benaïm a dit que l’arrivée de Tom Ford dans le « Saint des saints » l’irrita totalement. Mais Tom Ford (Pinault) comme John Galliano (Arnault) s’ils prétendent au nom de couturiers savent que leur mission essentielle est d’abord de mettre en scène la marque confiée à leur soin au sein de l’empire marchand qui les emploie. On arrive là à la limite que répugnait de franchir Yves Saint-Laurent. Homme très sensible et très timide, il s’unissait à sa maison. Cet agacement, voire cette peine ne le retint pas de vendre en 2002 ce qu’il avait fondait en 1962.
Saint-Laurent lui aussi prit soin de se doter d’un parfum emblématique (Opium) lequel se référait à l’Asie, aujourd’hui moteur de la planète et donc véritable accélérateur du développement de sa maison. Sa dernière biographe Laurence Benaïm a dit que l’arrivée de Tom Ford dans le « Saint des saints » l’irrita totalement. Mais Tom Ford (Pinault) comme John Galliano (Arnault) s’ils prétendent au nom de couturiers savent que leur mission essentielle est d’abord de mettre en scène la marque confiée à leur soin au sein de l’empire marchand qui les emploie. On arrive là à la limite que répugnait de franchir Yves Saint-Laurent. Homme très sensible et très timide, il s’unissait à sa maison. Cet agacement, voire cette peine ne le retint pas de vendre en 2002 ce qu’il avait fondait en 1962.
Peut-on parler d’un combat entre deux mondes, Paris et New-York, artisanat et marketing, haute couture et stylisme ? En 1945, Paris comptait une centaine de maisons de haute couture, en 2008, il en reste 9 (Chanel,Dior, Scherrer, Lacroix, Gaultier Paris, Dominique Sirop, Adeline André, Franck Sorbier, Givenchy), demain 11 si Anne Valérie Hash et Maurizio Galante sont admis. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et à moins que les futurs couturiers venus d’Asie, de Russie tiennent à en être, le concept de haute couture finira. Les empires du luxe ont-ils besoin d’un créateur alors qu’ils peuvent forger complètement une marque sur les cinq continents ?
Yves Saint-Laurent fut le premier dans sa réussite et, sans doute, le dernier de l’histoire de la haute couture. La réalité ne l’a pas enseveli, elle l’a porté avant qu’il ne s’en aille la tâche accomplie.
©Jean Vinatier 2008
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Source :
http://www.fondation-pb-ysl.net/
Yves Saint-Laurent fut le premier dans sa réussite et, sans doute, le dernier de l’histoire de la haute couture. La réalité ne l’a pas enseveli, elle l’a porté avant qu’il ne s’en aille la tâche accomplie.
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