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jeudi 18 décembre 2008

Edito :le détenu est un citoyen ! N°366 2eme année

Les détenus de Fleury-Mérogis ont réussi à introduire une mini caméra dans leur prison pour filmer notamment tout ce que l’administration pénitentiaire prend soin de cacher lors de visites extérieures autorisées. Cette plongée crue dans l’univers carcéral confirme, hélas, le degré d’abandon et le mépris dans lesquels les hommes (et les femmes) sont maintenus. L’entassement, l’hygiène absente, la passivité des gardiens pour contrer certaines violences, le refus de séparer les détenus en fonction de leur peine, sont montrés dans ces vidéos qui confirment tout ce que répètent depuis des années les associations de détenus et l’Observatoire International des Prisons.
Ces images clandestines deviendront, peut-être un documentaire que la télévision proposera, il faut l’espérer, en prime time.
Trop, c’est trop ! Jamais un gouvernement n’a autant plaidé pour la sévérité et a engagé les réformes en conséquence pour placer dans une enceinte le plus grand nombre de citoyens, qu’ils soient en préventive ou bien dans la durée de la peine décidée par le tribunal.
Le régime actuel n’entend pas faiblir dans sa sévérité puisqu’il envisage l’enfermement d’enfants de douze ans ou même de dix ans. N’a-t-il pas mis en place une détention après la détention avec le régime de la rétention ? Si le Président de la République a daigné accorder une grâce, elle concernera seulement 40 prisonniers, excusez du peu ! On ne saurait être plus pingre !
Et les victimes, y pensez-vous ? C’est l’argument massue pour culpabiliser celles et ceux qui plaident pour que toute peine s’accomplisse dans des conditions dignes d'une société qui se réclame des Droits de l’Homme. Opposer la victime au coupable semble être une position dénuée de sens. Le but de la justice dans un pays civilisé est de rendre une peine juste et de travailler à la réinsertion du détenu pendant son incarcération.
Le Conseil d’Etat a rappelé aujourd’hui, que la loi doit garantir les droits des prisonniers. C’est un avertissement puissant donné par la plus haute instance administrative du pays : le détenu est un citoyen.
Pour l’heure, Nicolas Sarkozy et Rachida Dati, parfaitement unis, battent froids tout le monde. Ils se flattent de durcir toutes les peines et de menotter à outrance. Ils espèrent toujours que la répression suffira, certains d’avoir l’appui des « braves gens » ; et s’ils consentent à la construction de nouveaux établissements pénitentiaires, l’aisance des détenus est bien secondaire, il s’agit d’abord de remercier l’ami de l’Elysée, Martin Bouygues !


Jean Vinatier

©SERIATIM 2008

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Source :

http://www.oip.org/

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