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lundi 8 décembre 2008

Les Européens dans et hors l’OTAN et l’OSCE N°356 - 2eme année

L’OTAN, créee au milieu du XXe siècle, est une grosse masse qui tire la langue !
La réunion de ses membres à Bruxelles les 2 et 3 décembre, suivie à Helsinki par celle de l’OSCE le 5 décembre acte, sans doute, un point d’arrêt ou d’hésitation.
A Bruxelles, l’OTAN a renvoyé aux calendes grecques l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine sous la pression commune de Berlin et de Paris et a écarté un premier débat sur une possible arrivée d’Israël. Les deux capitales ont souligné l’intérêt de discuter de la proposition russe relative à une nouvelle architecture de défense. Apparemment, le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer ignore la position de ces deux puissances et lance une offensive tous azimuts auprès de la Commission européenne afin de réaffirmer l’importance de l’organisation et de multiplier les offres de collaboration. Las, à la surprise générale, Bruxelles a donné la consigne de ne pas considérer ce démarchage intempestif !
A Helsinki, le conseil ministériel de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE fondée en 1973 en Finlande) a pris fin vendredi 5 décembre à Helsinki sans que les participants ne puissent se mettre d'accord sur une déclaration politique commune.
« Les divergences étaient trop grandes pour être comblées », a souligné le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen.
Dans les milieux diplomatiques européens, on parlait de
« l'absence d'une volonté politique » pour arriver à une « déclaration ministérielle ». La Grèce qui assumera la présidence pendant toute l’année 2009 prend la mesure du blocage et compte bien user de ses bonnes relations avec la Russie pour progresser de manière plus ordonnée.
Pourquoi lier l’OTAN à l’OSCE ? La première est une structure militaire qui devait protéger l’Ouest du bloc communiste, la seconde est un club établi pour entretenir un dialogue régulier entre les Européens et la Russie. Dans les deux cas, nous sommes sous une autorité américaine pour laquelle Moscou est la question centrale qui motive depuis des décennies la justification de l’OTAN et, maintenant, celle de l’OSCE.
L’OTAN échoue à se développer en Asie et bute sur la zone d’influence russe, en Ukraine, en Géorgie. Washington, au terme d’un intense lobbying, à contraint les Européens à envoyer des contingents en Afghanistan lesquels sont tout bonnement soumis aux ordres d’un général américain tandis que la situation sur le terrain se dégrade inexorablement.
L’OTAN parvient, cependant, à donner l’illusion d’un rôle par les hésitations et les tergiversifications de certains Européens. Ainsi Bernard Kouchner a-t-il encore énergiquement protesté contre la présence russe en Ossétie du Sud et en Abkhazie quand Nicolas Sarkozy se fait l’avocat d’un dialogue avec Moscou ! Il est vrai que le Président français n’est pas exempt de reproches, notamment sur les antimissiles américains (BMDE) qu’il approuve d’abord puis désapprouve à Nice le 14 novembre avant de revenir sur son propos à Washington le 15 novembre pour à nouveau les dénoncer à Bruxelles le 3 décembre.
Lors de l’invasion iraquienne en 2003, on se souvient des discours sévères du prédécesseur d’Angela Merkel, Gerhard Schröder sur la légitimité de l’OTAN, discours que Jacques Chirac et Villepin relayèrent, alors, parfaitement. En 2008, la France est revenue totalement dans l’OTAN sous la condition d’avoir des postes de commandement et, dans ce cadre, elle a accepté le départ de nos soldats pour l’Afghanistan. Comment être crédible avec autant de changements !
Il n’est guère étonnant, après l’affaire géorgienne d’août dernier que l’OSCE se mette à tanguer et ne sache plus obtenir l’unanimité en son seing. La politique énergique menée par le tandem Medvedev/Poutine a pour conséquence de montrer en pleine lumière les hésitations et les illogismes des européens alors que le leadership américain n’exerce plus sa toute puissance en raison de la fin de mandat de Georges Bush et de la priorité que son successeur Barack Obama donnera à la situation intérieure américaine. Les Européens sont en quelque sorte livrés à eux-mêmes. Si Berlin et Paris, rejoints dernièrement par Londres plaident pour un rapprochement avec la Russie, leurs discours ne reçoivent pas encore l’approbation de tous les Européens. Malgré tout, il apparaît publiquement que l’OTAN et l’OSCE sous la primature américaine ne correspondent plus à la réalité du monde et surtout que ces deux organisations sont frappées d’obsolescences.
Dommage qu’un noyau de puissances européennes n’existe pas ! Ce noyau convainquerait toutes les autres. L’Europe assumerait, alors, seule sa sécurité et s’affirmerait politiquement et militairement vis-à-vis de tout le monde.


Jean Vinatier

©SERIATIM 2008

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