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mercredi 1 octobre 2008

USA les élections singulières VI : Capharnaüm au Capitole! N°299- 2eme année

La campagne électorale n’est guère ennuyeuse!
Le rejet hier par la Chambre des Représentants du plan avancé par Henry Paulson pour renflouer et aider à la recapitalisation des établissements financiers américains n’était-il pas lié aux élections législatives toutes proches en sus des élections présidentielles?
La Chambre basse compte 202 élus républicains et 233 démocrates. Sur les 435 représentants, 228 ont voté contre (133 républicains, 95 démocrates) et 205 pour (140 démocrates et 65 républicains). En majorité les élus républicains ont voté contre le projet présenté comme vital par Georges Bush ainsi que 40% des démocrates.
Les élus étaient sous une pression double celle de la Maison Blanche et celle de leurs électeurs qui ont envoyé des millions de mails incendiaires. L’irruption de la crise dans la campagne électorale prend également à contre-pied les deux candidats : Mc Cain a failli voter contre et Barak Obama favorable au plan se mettrait-il en contradiction avec ce qu’il est censé représenter : les classes modestes? Mais d’une façon générale c’est toute la Chambre des Représentants qui est entrée dans un désordre incroyable. Les élus ont-ils fait un vote populiste contre les voyous de Wall Street ou un vote simplement démocratique? Si l’on considère ce vote comme populiste, il faut reconnaître que les républicains ont mené cette bataille sans fléchir. Si l’on juge le vote d’hier comme démocratique c’est-à-dire hors de tout respect pour le « système », les démocrates ont été les meneurs et par-là ils sont en parfaite adéquation avec le programme de Barak Obama. Autre observation, la défaite de la Maison Blanche : George Bush ne venait-il pas par une déclaration solennelle d’appeler à l’unité nationale? Résultat : le capharnaüm et un désaveu! Du jamais vu dans ces circonstances! Il n’y a pas trace, semble-t-il, dans l’histoire américaine d’un autre exemple. Non ce qui s’est passé hier est unique et éclairant sur la profondeur de la crise, économique, financière. Les millions d’Américains ruinés, forcés de quitter leurs maisons, les dizaines de milliers d’autres renvoyés de leurs banques et de leurs usines sans oublier les millions d’autres qui survivent grâce aux coupons alimentaires, vous aurez un tableau plus exact pour comprendre l’immense colère des citoyens de ce grand pays.
Si les 100 sénateurs, élus pour six ans, forment la Chambre haute et votent les lois fédérales, les 435 représentants de la Chambre basse, élus pour 2 ans, sont les porte-voix des citoyens au sein de l’Union. Ils sont donc par excellence une caisse de résonance de l’opinion publique!
Le raz le bol qui a saisit nombre d’Américains a explosé et fait exploser (un effet domino) les représentants des deux partis, républicains et démocrates. Plus personne n’obéissait aux consignes des états-majors, c’était chacun pour soi, chacun pour son électorat et sa réélection. Mais tous étaient persuadés –et c’est là l’extraordinaire- que le voisin n’agirait pas comme lui, d’où les mines déconfites à la lecture progressive du vote à 13H30, heure locale! La Chambre des Représentants a bien disjoncté!
Certes les différences entre les démocrates et les républicains ont été éclairantes mais ce sont la crise économique et les voix populaires désespérées à l’origine du rejet du plan Paulson dont l’auteur pouvait se mettre à genoux devant la Présidente Nancy Pelosi, cela ne changeait en rien la lame de fond en action.
Le message passé par les représentants est limpide : nous avons une crise économique à vaincre, les erreurs, les cupidités des banquiers de Wall Street sont les leurs, qu’ils se débrouillent. Vraisemblablement, le Sénat, le jeudi 2 octobre, atténuera le vote du 29 septembre. Si tel n’était pas le cas, alors on pourrait écrire que les Etats-Unis entreraient dans une crise politique grave. Les Etats de l’Union qui disposent tous de deux chambres (sénat et assemblée) pourraient entrer dans la partie. On ignore en Europe l’âpreté avec laquelle les Etats américains veillent à leur prérogative respective et gardent avec jalousie leur constitution particulière!
En tout état de cause, voilà les candidats Obama et McCain assis sur un chaudron. Pour l’heure c’est le démocrate qui bénéficie de l’effet « Paulson » mais l’électorat républicain possède plus de solidité et de fidélité malgré ses deux courants, conservateur et centriste. Il a, en plus l’appui de puissants lobbies comme l’association de défense des armes à feu (40 millions d’adhérents!) qui finance les spots de la campagne. Il est faux de regarder le parti républicain comme rétrograde : n’oublions pas qu’il naquît en 1854 pour protester contre la loi Kansas-Nebraska favorable à l’esclavage! Abraham Lincoln était républicain.
Le parti démocrate, plus ancien (1798) a éclaté à deux reprises lors de la guerre de Sécession et pendant la lutte des noirs pour leurs droits civiques (1964-1965) Ses trois courants, progressiste (Obama), centriste (Biden, Clinton), conservateur (Casey), sources de bien des rivalités ont été souvent la cause de ses échecs électoraux.
Le démocrate Franklin Roosevelt est là pour rappeler à Barak Obama, qu’il peut à l’instar du grand homme qui avait fait fermer les banques pendant 30 jours, préconiser des mesures radicales. Le tout est de savoir franchir le Rubicon…..


Jean Vinatier


©SERIATIM 2008

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Source:

http://www.nytimes.com/2008/09/30/business/30bailout.html?_r=2&hp&oref=slogin&oref=slogin

In Seriatim:

http://www.seriatimonline.com/2008/09/usa-les-lections-singulires-v-obama-et.html
http://www.seriatimonline.com/2008/07/usa-les-lections-singulires-iv-obama-et.html
http://www.seriatimonline.com/2008/04/usa-les-lections-singulires-iii-e-la.html
http://www.seriatimonline.com/2008/02/usa-les-lections-singulires-ii.html
http://www.seriatimonline.com/2008/01/usa-les-lections-singulires.html

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