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mardi 30 septembre 2008

Ordre monétaire : une page se tourne! N°298 - 2eme année

Les tractations et les débats autour du plan Paulson paniquent les bourses mondiales : à Wall Street le DJ plonge à -7%, le Nasdaq à –9%.
Ce soir, la Chambre des Représentants a rejeté le plan à une majorité plus importante que prévue. Le Congrès fermant ses portes mardi et mercredi en raison de la fête juive de Rosh Hashana, le Sénat se prononcera jeudi. Le monde patientera….!
Le plan Paulson serait-il un viatique? Ni le secrétaire d’Etat au Trésor, ni le Congrès américain n’ont aujourd'hui la moindre idée de ce que valent les créances en train de pourrir au fond des portefeuilles remplis d’acronymes ABS, CDO, RMBS¹. Limiter le grand ménage aux seules banques ayant pignon sur rue à Wall Street ne résoudrait qu’une partie du problème : les paradis fiscaux constituent une énigme pour ce qui concerne les produits « toxiques » entreposés.
Le plan Paulson permettrait-il à l’économie américaine de rebondir ?Le président de la FED estime que la toile de fond macroéconomique est plus que sombre et redoute des effets, sans pouvoir les mesurer, dans la sphère économique. On comprend que les élus américains discutent d’arrache-pied afin de rassurer leurs électeurs et contribuables. De toute manière ce plan même modifié devra être voté, in fine, pour donner aussi un signal au « rest of the world » qui s’impatiente! La preuve, « crise systémique » n’est plus une expression taboue aux JT ! Et pourquoi ? Ce ne sont plus les seules banques qui tanguent mais les compagnies d’assurance qui ont toutes à des degrés divers souscrits aux fameux CDS (Credit Default Swap). Elles ne peuvent plus affirmer ce soir qu’elles sont en mesure d’honorer leurs engagements. Qui dit assurance, dit retraite !
Les Etats-Unis et l’Europe sont-ils logés à la même enseigne ? Non et cette différence s’appelle l’épargne, inexistante outre Atlantique, forte ici. L’Europe peut encore attirer l’argent et faire monter l’euro à la différence du dollar.
Que va faire l’Asie, en particulier les pays détenteurs des bons du Trésor américain (T-Bonds) : les Japonais et la Chine en totalisent pour 1 100 milliards et avec la Corée du Sud, Singapour et Taiwan, on arrive à prés de 1 300 milliards de $. L’Asie redoute donc très logiquement de pâtir de la dette américaine qui croîtrait de 1 500 milliards.
Les pays de la péninsule arabique pourraient-ils servir de relais ? Rien n’est moins sûr. Le prince Al-Waleed bin Talal appelé à la rescousse pour sauver Citigroup s’est vu interdire toute voix décisionnaire et il perd pour « avoir rendu service » plus de 9 milliards de dollars. Cette banque bien fragile voit sa direction accepter, à la demande du gouvernement américain, de reprendre 42milliards de dollars de pertes de la 4e banque US, Wachovia! Imagine-t-on la péninsule arabique opiner du chef pour acquérir sans broncher les T-Bonds? On en doute…..
Que vaudra le dollar? Si personne n’a intérêt à encourager l’effondrement de la valeur du billet vert, le monde attend une réponse claire de Washington au sujet de sa dette dantesque!
Crise financière, dette américaine, valeur du billet vert, tout se noue autour du cou du gouvernement de Georges Bush.
En France, Nicolas Sarkozy se propose simplement de réunir mardi banquiers et assureurs. A première vue ce choix paraît bien timide : n’est-il pas président de l’Union européenne? Ne vaudrait-il pas mieux convoquer un sommet des 27 Etats? Pour l’heure, le Président de la République chercherait à organiser un sommet dans le New Hampshire (référence à Bretton Woods) avant la fin de l’année pour les Etats les plus concernés! Là aussi cela semble bien timoré et lointain : le monde tout entier n’est-il pas happé par cette crise?
Selon ses statuts de juillet 1944, le FMI assure la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières. Son actuel président, Dominique Strauss-Khan, est tout à fait légitime pour réclamer une réunion internationale, et par ses déclarations toutes de bon sens (voir interview
JDD), il indique bien que cette crise systémique ne peut trouver de solution qu’au niveau planétaire. Dominique Strauss-Khan voudrait-il relancer l’idée d’une monnaie mondiale : serait-ce le retour du bancor de Keynes?²
Assistons-nous à la fin du dollar impérial ? Ce soir, nous tournons une page de l’histoire d’un ordre monétaire définit à Bretton Woods en juillet 1944 et modifié en 1971 par l’abandon de la convertibilité du dollar en or.
Une bataille de titans commence
!

Jean Vinatier


©SERIATIM 2008

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Note :


1-ABS: Asset Backed Security
CDO: Collateralised Debt Obligation

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