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mardi 25 novembre 2008

France : début du réveil citoyen ? N°341 - 2eme année

Si le parti socialiste a occupé l’attention des médias, le lancement de « Debout la République », dirigé par l’ex-député UMP Nicolas Dupont-Aignan ne doit surtout pas être négligé. C’est la première fois que l’UMP voit un mouvement de droite naître, sur sa gauche puisqu’il se réclame des idées gaulliennes. C’est un véritable mouvement politique à l’inverse du Nouveau Centre sous la houlette d’un fort méchant homme, Hervé Morin. Piqûre de moustique diront certains ! Peut-être, mais n’oublions pas qu’au sein de l’UMP Alain Juppé et Jean-François Copé entendent bien au moment opportun rassembler les contestataires de leur parti. S’il n’est pas temps de tirer des plans sur la comète, il est bon de voir des hommes de droite entrer en dissidence ou se disposer en chiens de veille.
La gauche entre dans les turbulences avec la fin du parti socialiste tel que nous le connaissions depuis le congrès d’Epinay quand François Mitterrand, venu de la droite, sauvait la SFIO de Guy Mollet, en 1971, d’une fin toute aussi semblable que celle à laquelle nous assistons.
Cette guerre des roses ou des dames est-elle un mal ? Il n’est pas sûr que cette implosion sera négative à terme pour la gauche tant elle a l’occasion de réaliser son aggiornamento. Ce commentaire vaut tout autant pour le sénateur Mélenchon que pour Marie-Georges Buffet, Olivier Besancenot, les Verts et Benoît Hamon, le grand gagnant de cette compétition. Idem pour le Modem de François Bayrou. Il importe assez peu de savoir que quelques années seront nécessaires pour repositionner cette gauche et le centre. Ce qui compte c’est la naissance de nouveaux partis. Trop petits pour compter, diront les plus sarcastiques ? Eh, alors ! C’est le début d’une longue marche avec des idées neuves et des adhérents dynamiques.
L’année 2009 annonce des conflits sociaux importants. Les syndicats qui entendent toujours guider leur troupe respective sont les derniers à ne pas avoir été contraints à la réforme. Eux aussi devraient craquer ou entrer en crise. Certains analystes proches de Nicolas Sarkozy, disent déjà ce qu’ils attendent de ces derniers : qu’ils soient sages, raisonnables et qu’ils veillent sur leurs syndiqués comme une mère poule sur ses poussins !
Si nous regardons de plus prés, ce ne sont pas tant les institutions qui bougent mais plutôt les Français qui reviennent dans la vie politique et syndicale. Le Net joue, à cet égard, un rôle considérable que le pouvoir sarkozien souhaiterait réduire à la portion congrue. Cette libération des idées conjuguée à la reconfiguration de la scène politco-syndicale constitue une nouvelle positive. Chaque Français qui s’engagera sera sa propre avant-garde. Les citoyens ne seront plus isolés, Internet favorisant l’émergence d’une opinion publique d’un genre neuf et puissant qui échappe, pour l’heure, et c’est heureux, à l’exécutif qui essaie, pour le corps enseignant une surveillance malavisée et odieuse.
La politique intérieure de Nicolas Sarkozy rappelle celle menée par Georges Bush durant huit ans. L’actuelle politique française se trouve donc depuis l’élection d’Obama, en retard sur son époque !
Quelque chose s’est donc passée ce week-end….. L’Elysée se mord les lèvres d’avoir vu Bertrand Delanoë mordre la poussière à Reims : c’était l’adversaire idéal avec son parisianisme étriqué. C’est le premier grain de sable dans le scénario bien huilé, mais les jours heureux (avec un soleil voilé) sont encore en faveur du Président de la République lequel ne résistera à renforcer son emprise sur la société française. Les citoyens auront la tâche de se réveiller et de se réapproprier la scène politique. C’est, peut-être, ce qui a commencé pendant ce week-end.


Jean Vinatier

©SERIATIM 2008

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