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mercredi 5 novembre 2008

USA : les élections singulières VIII suite et fin : Barack Obama urbi et orbi N°326 - 2eme année

Selon l’ancien dirigeant de l‘Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev : "J'ai déjà dit, il y a deux ou trois ans que l'Amérique avait besoin d'une perestroïka, et cela a toujours été accueilli par des hourras aux Etats-Unis". Ce commentaire a le mérite de bien cadrer le chantier qui attend le 44e Président Barack Obama qui débutera son mandat le 20 janvier 2009.
Le désarroi des Américains devant l’ampleur de la crise économique a été constamment sous-estimé par les médias français et le pouvoir élyséen frôle l’impudence quand Thierry Saussez, le Monsieur Communication de Nicolas Sarkozy déclare à
20 Minutes :
« Nous voyions très bien que le renouvellement de la France avec l’élection de Nicolas Sarkozy augurait d’un renouvellement aux Etats-Unis aussi. ». Barack Obama devrait-il sa victoire à l’actuel chef de l’Etat ? Pour la petite histoire, le candidat préféré de Nicolas Sarkozy n’était pas son « pote Obama » mais son allié McCain ! Passons !
La victoire du candidat démocrate soulève un espoir immense non seulement aux Etats-Unis mais aussi parmi tous les Africains du monde. Il s’est bien gardé, pendant la campagne, de trop se placer sous l’auréole de Martin Luther King parce qu’il ne tenait pas à être l’élu de la revanche mais être celui du meilleur homme pour les années à venir. A cet exercice, il a réussi la manœuvre bien soutenu par tout le clan Kennedy qui est puissant.

La crise a précipité nombre d’Américains dans sa direction parce qu’il a eu le mérite de paraître compétent pour un nouveau rêve et une ambition : que Washington reste la capitale du monde libre ! C’est là renouveler le messianisme américain alors que la politique étrangère n’a guère été présente. Le discours du candidat démocrate à Berlin le 24 juillet sous couvert d’habiles formules (« Notre alliance a été scellée, il y a exactement soixante ans cet été », « Peuple de Berlin, peuples du monde, notre heure est venue », « partenariat nouveau et global ») soulignaient bien son choix pour « l’empire ». Barack Obama est un homme politique « global » conscient de son autorité. Et les quelques propos de Joe Biden, le futur vice-président, ne rassuraient guère sur la pensée irénique de la prochaine politique étrangère.
Les lobbies de l’armement que l’on appelle le CMI (Complexe militaro-industriel) multiplient les demandes de soutiens aux dépenses militaires. Cependant, les guerres menées pendant les huit années de mandat de Georges Bush se sont révélées désastreuses, coûteuses. Aujourd’hui, la récession économique impose de faire un choix : la politique intérieure ou les affaires étrangères.
Barack Obama demeure un mystère pour le plus grand nombre. Pour faire bonne figure, on le compare à John Kennedy en raison de sa jeunesse, de sa minceur et de son ouverture d’esprit. Il est exact qu’au point de vue de l’image et de la communication quoi de plus parfait que la vue de cet homme noir ou métis, c’est selon, devenir l’homme le plus puissant au monde. Le nouveau Président serait-il ce vent qui ferait sauter les gonds des portes blindées ? Pour l’image de marque américaine, c’est une aubaine après les deux mandats du républicain Bush. Mais, ira-t-il jusqu’à faire arrêter la construction du mur entre les Etats-Unis et le Mexique ? Les hispanophones le croient. Ira-t-il jusqu’à revoir à la baisse les conditions d’entrée sur le sol américain pour les visiteurs ? Rappelons que le 12 janvier 2009 inaugurera les plus sévères des dispositions administratives pour contrôler les arrivants ! Fermera-t-il Guantanamo ? Abolira-t-il le Patriot Act ? Les tortures seront-elles, à nouveau, interdites ?
Barack Obama pose-t-il la première pierre de la nouvelle Amérique ? Par sa victoire, il parachève la fin de la ségrégation raciale en 1965. Le gouverneur de Louisiane n’est-il pas un Indien (des Indes) de 36 ans ? C’est le premier verrou qui saute. Les locuteurs hispanophones conquièrent également bien des places politiques. Tout est possible pour "l’homme non blanc" c’est-à-dire WASP !
Barack Obama se veut le Président global. Il est attendu pour relancer toute la machine économique du pays. Défi social, défi de santé, défi monétaire, défi environnemental, défi militaire…etc. Sa charge sera lourde –mais quel homme politique d’envergure n’en rêve-t-il pas – pour renouveler l’idéal américain. Le chemin, comme il l’a dit, sera escarpé et dangereux, mais, une fois encore, l’homme politique a vocation à franchir les obstacles, à prendre des risques.
Le monde salue donc avec un ouf de soulagement le terme de huit années d’une politique unilatérale dont les attentats du 11 septembre furent la justification. Néanmoins, le monde ne ressemble plus à celui de 2001. Les puissances émergentes ont la conscience de leurs forces, de leurs atouts et savent, pour nombre d’entre elles, bien gérer leurs finances. Les monarchies du Golfe ne veulent plus servir de cornes d’abondance !
Le monde est en quête de nouveaux partenariats, les Etats-Unis sont sur le chemin d’un nouveau contrat socialo-religieux. Barack Obama se met à un carrefour avec derrière lui des millions d’Américains qui lui répètent :
"dis-nous ce que tu veux bâtir !"


Jean Vinatier
©SERIATIM 2008

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Source:

1-
http://www.20minutes.fr/article/269930/Media-Thierry-Saussez-Au-gouvernement-francais-de-comprendre-tous-les-ressorts-de-la-victoire-d-Obama.php

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