Certes, le G20 ne pouvait pas accoucher de la solution au terme de sa première réunion. Comme je le disais le 27 octobre dans « Caravansérail à Washington », les divisions entre les grandes puissances émergentes étaient, pour l’heure, un répit pour les Etats-Unis et, j’ajoutais le 10 novembre que la réunion des ministres des finances à Sao Paulo officialisait une prise de conscience globale de tous les acteurs politiques, peut-être aux dépens des seuls intérêts des cartels bancaires et financiers.
La réunion de ce G20 est forcément exceptionnelle : pour la première fois, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, participent directement à une réunion planétaire de réorganisation des relations internationales. Georges Bush ne voulait pas entendre parler d’un quelconque protectionnisme et plaidait pour « le marché libre avec des hommes libres », une manière de botter en touche et de terminer son double mandat à la tête des Etats-Unis. En fait cette réunion pose de nouvelles pierres pour l’élaboration d’une communauté internationale qui n’existe pas aujourd’hui. Le G20 répond à sa façon à l’élection singulière de Barack Obama : oui quelque chose s’est terminé, oui quelque chose commence. C’est neuf, c’est inédit.
Certains observateurs soulignent à gros traits que ce monde multipolaire reconnu de facto par Washington pendant ce week-end indiquerait comme obsolète le concept de la puissance unilatérale. C’est exact mais, nous commençons, par contre, une période inédite d’une série de traités et d’accords bilatéraux, trilatéraux entre une grande partie des états. Au vu de tous les défis qu’ont et qu’auront en commun toutes les nations, il n’est pas vain que l’on passe pendant quelques années par une période intermédiaire faite d’accords entre deux pays ou des ensembles de pays quitte à les faire avaliser par le G20. Prenons garde, néanmoins, à ce que des accords bilatéraux comme ceux projetés entre Washington et Pékin ne viennent déséquilibrer les rapports de force entre les 20 !
L’actuelle crise économico-financière conduit à la mise en place dans l’avenir de nouvelles régulations ou de dérégulations et pas seulement dans le domaine de l’économie de marché. Le G20 dont le président brésilien, Lula da Silva a dit qu’il succédait au G8, est une structure informelle qui est, cependant, la seule à pouvoir établir un agenda ou une feuille de route. L’Union européenne et les Etats-Unis ne sont plus les seuls décideurs, pas davantage les puissances émergentes. Ce soir, il n’y a plus de maître d’école, on considère la construction de l’école comme décidée et incontournable.
La présence des nouvelles forces politico-économiques obligera à des négociations interculturelles qui ne permettront plus à un pays comme la Chine de se fermer selon sa convenance et contraindra un ensemble comme l’Union européenne à se définir politiquement. Le G20 ne pourra fonctionner et prendre des décisions qu’à la condition que chacun des membres y participe effectivement. Inutile d’écrire que cela promet quelques couacs !
La prochaine réunion du G20 aura lieu à Londres entre la fin mars et la fin avril 2009, serait-ce la dernière fois qu’une réunion de ce niveau se tiendrait en Europe ? C’est possible comme le G20 appelle sans le dire à une refonte de toutes les organisations internationales nées pour la plupart au sortir du second conflit mondial.
Comment harmoniser autant de peuples d’histoires et de cultures différentes, toutes aussi riches les unes que les autres, toutes avec des degrés d’ancienneté qui autorisent que toute voix soit à égalité à celle du voisin ? Très rapidement un désordre pourrait s’installer mais c’est sans compter sur l’entrée sur scène de l’Inde, par exemple, qui ne fut jamais une nation expansionniste ou bien de l’Afrique du Sud. Ces deux nations raisonnent en termes de rayonnements, d’influences pas de conquêtes. Une telle approche laisse de beaux jours à la diplomatie et n’interdit –c’est le plus important- aucun dialogue y compris avec un pays exécré. Le monde multipolaire oblige à cette discipline.
Jean Vinatier
La réunion de ce G20 est forcément exceptionnelle : pour la première fois, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, participent directement à une réunion planétaire de réorganisation des relations internationales. Georges Bush ne voulait pas entendre parler d’un quelconque protectionnisme et plaidait pour « le marché libre avec des hommes libres », une manière de botter en touche et de terminer son double mandat à la tête des Etats-Unis. En fait cette réunion pose de nouvelles pierres pour l’élaboration d’une communauté internationale qui n’existe pas aujourd’hui. Le G20 répond à sa façon à l’élection singulière de Barack Obama : oui quelque chose s’est terminé, oui quelque chose commence. C’est neuf, c’est inédit.
Certains observateurs soulignent à gros traits que ce monde multipolaire reconnu de facto par Washington pendant ce week-end indiquerait comme obsolète le concept de la puissance unilatérale. C’est exact mais, nous commençons, par contre, une période inédite d’une série de traités et d’accords bilatéraux, trilatéraux entre une grande partie des états. Au vu de tous les défis qu’ont et qu’auront en commun toutes les nations, il n’est pas vain que l’on passe pendant quelques années par une période intermédiaire faite d’accords entre deux pays ou des ensembles de pays quitte à les faire avaliser par le G20. Prenons garde, néanmoins, à ce que des accords bilatéraux comme ceux projetés entre Washington et Pékin ne viennent déséquilibrer les rapports de force entre les 20 !
L’actuelle crise économico-financière conduit à la mise en place dans l’avenir de nouvelles régulations ou de dérégulations et pas seulement dans le domaine de l’économie de marché. Le G20 dont le président brésilien, Lula da Silva a dit qu’il succédait au G8, est une structure informelle qui est, cependant, la seule à pouvoir établir un agenda ou une feuille de route. L’Union européenne et les Etats-Unis ne sont plus les seuls décideurs, pas davantage les puissances émergentes. Ce soir, il n’y a plus de maître d’école, on considère la construction de l’école comme décidée et incontournable.
La présence des nouvelles forces politico-économiques obligera à des négociations interculturelles qui ne permettront plus à un pays comme la Chine de se fermer selon sa convenance et contraindra un ensemble comme l’Union européenne à se définir politiquement. Le G20 ne pourra fonctionner et prendre des décisions qu’à la condition que chacun des membres y participe effectivement. Inutile d’écrire que cela promet quelques couacs !
La prochaine réunion du G20 aura lieu à Londres entre la fin mars et la fin avril 2009, serait-ce la dernière fois qu’une réunion de ce niveau se tiendrait en Europe ? C’est possible comme le G20 appelle sans le dire à une refonte de toutes les organisations internationales nées pour la plupart au sortir du second conflit mondial.
Comment harmoniser autant de peuples d’histoires et de cultures différentes, toutes aussi riches les unes que les autres, toutes avec des degrés d’ancienneté qui autorisent que toute voix soit à égalité à celle du voisin ? Très rapidement un désordre pourrait s’installer mais c’est sans compter sur l’entrée sur scène de l’Inde, par exemple, qui ne fut jamais une nation expansionniste ou bien de l’Afrique du Sud. Ces deux nations raisonnent en termes de rayonnements, d’influences pas de conquêtes. Une telle approche laisse de beaux jours à la diplomatie et n’interdit –c’est le plus important- aucun dialogue y compris avec un pays exécré. Le monde multipolaire oblige à cette discipline.
Jean Vinatier
©SERIATIM 2008
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