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mardi 28 juillet 2015

« Crimée et châtiments » N°3191 9e année



Les cris d’orfraies poussés par les officiels français, une fois la délégation parlementaire arrivée en Crimée, est d’une hypocrisie sans nom et du même tonneau que les pudibonderies pratiquées par le gouvernement vis-à-vis de Bachar Al-Assad !
Si l’exécutif français avait véritablement voulu empêcher ce déplacement, il l’aurait l’ordonné: ce qu’il ne fit évidemment pas. Pourquoi ? Nous sommes dans l’ère des petites combinaisons liées aux servilités quotidiennes. Nous savons tous qu’une grande partie du mécontentement des éleveurs français est liée à l’embargo russe. Nous n’ignorons pas plus que l’Élysée essaie désespérément de se dépêtre  des Mistral : Washington a souri dédaigneusement quand nous entendîmes les lui vendre ! Aujourd’hui l’Elysée négocie avec le kremlin pour que toute la technologie russe soit démontée mais sans bourse déliée. François Hollande en est quasiment réduit à négocier vis, écrous et boulons avec la quasi-certitude de ne pas pouvoir les marchander. Sans avoir à ajouter la situation ukrainienne calamiteuse qui réduit pratiquement à rien les accords de Minsk établis sous l’égide franco-allemande. Bref tous ces éléments font que l’expédition de parlementaires français, en dépit des quolibets politico-médiatiques, devrait servir, pense-t-on en haut lieu, à amadouer un Vladimir Poutine, censé être l’homme le plus isolé au monde. Deux jours plus tôt, il conversait et devisait avec…Barack Obama !
S’agissant stricto sensu des parlementaires français notons la présence d’Yves Pozzo di Borgo dont la famille connut la bonne fortune grâce à Alexandre Ier de Russie, reçut son titre ducal de l’avant-dernier souverain des Deux-Siciles en 1852 et rivale des Bonaparte fit bâtir le beau château de la Punta avec des vestiges du palais des Tuileries…Nonobstant cette remarque historique, les observations de nos élus tranchent avec toute la propagande déversée par nos médias : les Criméens sont heureux en Russie comme Job et cela ne passe décidément pas.
Plus largement le délire russophobe qui saisit l’ensemble des institutions de l’Union européenne et avec elle les gouvernants de ce continent est pathétique. Le jour où l’empereur du Potomac décidera de concert avec Petit Père  que l’Ukraine ne vaut pas une guerre, nous aurons triste mine, l’Europe n’étant plus qu’un espace atlantique. Certes ce jour n’est pas là tant les États-Unis sont dans la hantise de ne pas imposer leur mondialisme comme la seule et unique mondialisation et prétendre que leur mondialité est la plus humaine qui soit, il n’empêche que la Russie tient telle un roc et c’est bien cela que nos braves parlementaires constatent bras ballants sous les sarcasmes.


Jean Vinatier
 Seriatim2015


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