Les cris d’orfraies poussés par
les officiels français, une fois la délégation parlementaire arrivée en Crimée,
est d’une hypocrisie sans nom et du même tonneau que les pudibonderies
pratiquées par le gouvernement vis-à-vis de Bachar Al-Assad !
Si l’exécutif français avait
véritablement voulu empêcher ce déplacement, il l’aurait l’ordonné: ce qu’il ne
fit évidemment pas. Pourquoi ? Nous sommes dans l’ère des petites
combinaisons liées aux servilités quotidiennes. Nous savons tous qu’une grande
partie du mécontentement des éleveurs français est liée à l’embargo russe. Nous
n’ignorons pas plus que l’Élysée essaie désespérément de se dépêtre des Mistral : Washington a souri dédaigneusement
quand nous entendîmes les lui vendre ! Aujourd’hui l’Elysée négocie avec
le kremlin pour que toute la technologie russe soit démontée mais sans bourse
déliée. François Hollande en est quasiment réduit à négocier vis, écrous et
boulons avec la quasi-certitude de ne pas pouvoir les marchander. Sans avoir à
ajouter la situation ukrainienne calamiteuse qui réduit pratiquement à rien les
accords de Minsk établis sous l’égide franco-allemande. Bref tous ces éléments
font que l’expédition de parlementaires français, en dépit des quolibets
politico-médiatiques, devrait servir, pense-t-on en haut lieu, à amadouer un
Vladimir Poutine, censé être l’homme le plus isolé au monde. Deux jours plus
tôt, il conversait et devisait avec…Barack Obama !
S’agissant stricto sensu des
parlementaires français notons la présence d’Yves Pozzo di Borgo dont la
famille connut la bonne fortune grâce à Alexandre Ier de Russie, reçut son titre
ducal de l’avant-dernier souverain des Deux-Siciles en 1852 et rivale des
Bonaparte fit bâtir le beau château de la Punta avec des vestiges du palais des
Tuileries…Nonobstant cette remarque historique, les observations de nos élus
tranchent avec toute la propagande déversée par nos médias : les Criméens
sont heureux en Russie comme Job et cela ne passe décidément pas.
Plus largement le délire russophobe
qui saisit l’ensemble des institutions de l’Union européenne et avec elle les
gouvernants de ce continent est pathétique. Le jour où l’empereur du Potomac
décidera de concert avec Petit Père que
l’Ukraine ne vaut pas une guerre, nous aurons triste mine, l’Europe n’étant
plus qu’un espace atlantique. Certes ce jour n’est pas là tant les États-Unis
sont dans la hantise de ne pas imposer leur mondialisme comme la seule et
unique mondialisation et prétendre que leur mondialité est la plus humaine qui
soit, il n’empêche que la Russie tient telle un roc et c’est bien cela que nos
braves parlementaires constatent bras ballants sous les sarcasmes.
Jean Vinatier
Seriatim2015
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